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Transport ferroviaire : Talai intransigeant sur la stabilité et le développement

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Le ministre des Transports, Boudjemaâ Talai, ne veut plus entendre parler de grève dans son secteur. Et pour cause, depuis qu’il a été nommé à son poste, il n’a cessé d’appeler les partenaires syndicaux à privilégier l’apaisement et la sérénité, à même de développer le programme d’action en cours.

Intervenant dans un point de presse tenu hier à Alger, à l’issue d’une rencontre consacrée à la signature de deux protocoles d’accord avec des entreprises étrangères, Talai a été saisi sur la question de la grève des cheminots. Pour rappel, ce débrayage national enclenché par les travailleurs de la SNTF (Société nationale du transport ferroviaire), le 8 mai dernier, et qui a duré une dizaine de jours, a pris fin après la conclusion d’un accord avec la direction générale de l’entreprise, portant sur la reprise du dialogue social entre les deux partenaires. Dans leur plate forme de revendications, les protestataires réclament une augmentation de la prime de travail posté, l’indemnisation des heures travaillées durant les week ends et les jours de fête, l’augmentation de la prime de travail de nuit et le reclassement. Néanmoins, cette grève a été jugée «illégale» par la Justice qui a justifié sa sentence par le fait que les grévistes n’ont pas annoncé un préavis de grève, encore moins avisé leur tutelle syndicale, la FNC (Fédération nationale des cheminots), notamment. Pour sa part, donc, même s’il a qualifié l’action des conducteurs de la SNTF de «légitime», de par les droits que leurs confèrent la loi et le recours à ce moyen de protestation pour réclamer leur revendications, il n’en demeure pas moins qu’il reste intransigeant sur l’application du «pacte de stabilité et de développement». Allusion au lancement du programme de développement du secteur ferroviaire, à travers des investissements par le biais de la conclusion d’accords avec des partenaires étrangers et la création de joint-ventures pour ce faire, Talai a appelé à la mobilisation de tous les acteurs pour garantir un environnement «serein et apaisé», à même d’atteindre cette visée. C’est ainsi qu’il a invité les organisations syndicales à signer un engagement avec les directions des entreprises du secteur concernées, pour, justement, amener tous les acteurs à prôner la stabilité et le développement, a-t-il appris, lors d’un point de presse ayant suivi la cérémonie de signature de deux accords de partenariat, conclus entre l’ANESRIF (Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires des transports) avec deux sociétés, allemande et portugaise. Pour lui c’est l’unique solution pour épargner au secteur les freins pouvant compromettre la réalisation du plan d’investissement qui porte, globalement, sur la modernisation du réseau ferroviaire et la réalisation de nouvelles lignes de rail, dont les premières seront ouvertes à partir de l’année prochaine, soit en 2017. Il a donné ainsi l’exemple du pacte passé entre la Fédération nationale des ports et l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) avec les dockers qui ont lancé un mouvement de grève ayant paralysé en 2011 le port d’Alger. Un exemple à suivre selon le premier responsable du secteur des Transports, qui a renouvelé à cette occasion son appel à tous les organes syndicaux qui en découlent du secteur à aller dans cette direction. Si cette solution est privilégiée, c’est justement parce que les grèves selon le même responsable «perturbent, gênent et dérangent le développement», a-t-il tenu à mettre en garde les partenaires sociaux. Talai est ensuite revenu sur l’action des cheminots et a rappelé que les protestataires ont été déboutés par la Justice qui a jugé leur action d’«illégale, car les travailleurs n’ont pas respecté les termes de la loi», a-t-il estimé. Pour acculer davantage les partenaires sociaux, il a affirmé que la FNC «s’est désolidarisée» avec les contestataires. Cela étant dit, le ministre se montre disponible à écouter les représentants des travailleurs et a assuré que les portes du dialogue leur seront toujours ouvertes.
Farid Guellil

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