Ils sont plus de 5 000 taxis à parcourir les rues de Constantine et ses périphéries, ajoutons à cela la multiplication des sociétés de taxis, mais cette profession accuse aussi beaucoup d’insuffisances en offre de service pour les usagers. Alors, comment mettre de l’ordre dans la corporation des taxieurs avec cette nouvelle loi qui tarde à être appliquée sur le terrain et qui semble déjà être dans les oubliettes? En tous les cas, le décret exécutif n°12-230 du 24 mai 2012 du journal officiel n° 33, porte justement sur cette nouvelle réglementation du transport par taxi qui il faut le reconnaître, connaît une certaine anarchie dans les villes où les taxieurs font à leur guise, et imposent leur diktat en matière de prestation de service qui reste quand même de l’avis de nombreux citoyens très aléatoire. Donc, ce décret par le truchement de ses chapitres, revient sur les modalités d’exploitation d’un service de taxi qui peut-être réalisée à titre individuel ou organisé dans le cadre d’une société de taxis avec au préalable l’obtention d’une autorisation d’exploitation accordée par le directeur des transports de wilaya territorialement compétent et après avis de la commission technique des taxis de wilaya. Le postulant à l’autorisation, en plus des conditions habituelles d’éligibilité, doit être âgé de vingt-cinq ans au moins, disposer en toute propriété d’un véhicule approprié à l’exercice de l’activité et disposer d’une licence d’exploitation d’un service taxi délivrée conformément aux dispositions de la réglementation en vigueur ainsi que d’un livret de places. Pour les sociétés de taxis, le postulant doit disposer, au minimum, d’un parc de dix véhicules appropriés, d’un local aménagé et d’une aire de remisage et d’entretien ainsi que d’un central d’appel par un émetteur-récepteur. Ce décret recadre, également, la fonction de chauffeur de taxi qui doit, sauf en cas de force majeure, entrer en exploitation dans un délai de trois mois à compter de la date de délivrance de l’autorisation. Passé ce délai, elle devient caduque. Il peut être suppléé par un conducteur dénommé «doubleur» qui lui, est soumis à une autorisation délivrée par la direction des transports. Il doit s’acquitter de ses obligations envers ses clients conformément au cahier des charges et à la bonne tenue en fournissant une meilleure qualité de service. Les taxis individuels doivent être équipés d’un appareil de mesure horokilométrique, les fameux compteurs en bon état de marche qui indique le tarif appliqué et le prix à payer. Par ailleurs, les exploitants des services de taxis sont tenus par une permanence, dont le programme est établi mensuellement par le directeur local des transports après avis de la commission technique des taxis et transmis aux services de sécurité territorialement compétents. Les conducteurs de taxi doivent se soumettre à un contrôle médical périodique effectué par des médecins assermentés spécialisés constatant une bonne constitution physique et acuité visuelle conformément aux dispositions du cahier des charges. Ces résultats sont portés sur le livret de places et dans le cas où le chauffeur de taxi est déclaré inapte, le livret de place lui est retiré définitivement.
Ce décret porte également sur l’aspect répressif à travers l’avertissement, le retrait provisoire ou définitif de l’autorisation d’exercer prononcée par le directeur des transports dans le cas où les conditions d’exploitation contenues dans le cahier des charge ne sont pas respectées par les taxieurs. Peut-on prédire que cette loi va-t-elle mettre effectivement de l’ordre dans cette corporation, tant que l’anarchie qui la caractérise est décriée par tout un chacun? Cependant, il faut admettre aussi que depuis la publication de ce décret, rien n’a été fait et tout indique que tout fonctionne à l’ancienne, avec les même comportements des uns et des autres qui font que la corporation des taxieurs n’a rien innové en la matière, et pire elle est supplantée par les taxis clandestins dont le recours est devenu systématiques par les citoyens, tout simplement parce que la nature a horreur du vide du moment que la corporation des taxieurs ne défend plus sa raison d’exister celui d’une offre d’un véritable service public digne de ce nom.
Mâalem Abdelyakine