Accueil ACTUALITÉ Transition économique : un choix inévitable, selon Sellal

Transition économique : un choix inévitable, selon Sellal

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Le déplacement effectué par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dimanche dernier, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a été l’occasion pour lui de faire le point autour de la conjoncture économique marquée par le choc pétrolier en cours depuis août 2014. Tout en avouant que la mission du gouvernement n’étant pas une tâche de tout repos, le chef de l’Exécutif a exposé sa feuille de route esquissée sur la base d’une politique annoncée en rupture graduelle avec la dépendance aux ressources pétrolières. En dépit de la chute drastique des cours des hydrocarbures qui ont causé aux revenus du pays un recul de 50%, notamment depuis l’avènement du choc pétrolier surgi en août 2014, le gouvernement ne veut pas prendre le risque d’aller chercher des fonds extérieurs à l’effet de financer les projets d’investissement dits créateurs de richesses. En effet, la question de l’endettement a suscité une vive polémique parmi les acteurs nationaux et l’opinion publique en général, d’autant plus qu’elle constitue l’une des voies de recours possible pour pallier à l’amenuisement des ressources puisées de l’exportation du pétrole. La solution se veut donc être nationale, comme en témoigne l’emprunt obligataire lancé depuis le 17 avril dernier, dont l’objectif de cette opération bancaire vise à collecter des fonds pour financer les programmes d’investissement. Le choix a été donc fait par le gouvernement, après qu’un certain suspense avait alimenté les spéculations au sujet de laquelle de ces deux options citées à prendre. En tout cas, il semblerait même que le dossier inhérent à l’endettement extérieur soit définitivement enterré par le gouvernement, du moins, une option exclue dans son agenda relatif au plan anticrise, adopté depuis janvier 2015. «On a des ambitions pour l’Algérie. Mais, on doit recourir à nos propres moyens en face de cette situation», a conseillé le chef de l’Exécutif national. La panacée étant de faire en sorte d’explorer toutes les solutions possibles «pour ne pas y aller à l’endettement extérieur», a préconisé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa virée faite dans la capitale du Djurdjura, même s’il a affirmé qu’il n’est pas contre l’idée en elle-même, renvoyant par ses propos au dernier rapport du FMI (Fonds monétaire international) sur l’Algérie, à travers lequel il a été recommandé aux autorités d’envisager cette option comme moyen de financement des déficits futurs. Cela étant dit, ce choix ne doit pas être une fin en soi, puisqu’en contre partie faut-il encore aller dans la recherche des revenus au niveau des secteurs productifs. Le tout en dehors des hydrocarbures, bien entendu. à ce titre, Sellal a appelé à retrousser les manches et à réhabiliter la valeur du travail pour mieux exploiter la ressource humaine nationale en vue de réaliser les objectifs assignés en matière de croissance économique, à relever par le moyen de la diversification de l’économie.

Une marge de manœuvre de 4 à 5 ans
à quelque chose malheur est bon ? Pour le Premier ministre, le pays qui a subi un choc pétrolier doit en quelque sort son salut à l’embellie financière engrangée lorsque les prix de l’or noir ont atteint des pics, ce qui aurait préservé la santé économique, qui «résiste très très bien», a-t-il analysé à ce titre. Une période grâce à laquelle, et de par les fonds du FRR (Fonds de régulation des recettes), «nous avons de quoi tenir encore pendant 3 à 4 ans», a annoncé Sellal, contrairement au FMI et à nombres d’acteurs politiques et experts nationaux du domaine qui ont tiré la sonnette d’alarme sur la crise économique. Un message destiné à la population, laquelle faut-il le souligner est plus que jamais dans l’inquiétude devant le spectre de la crise qui plane sur le pays, à la lumière du développement de son économie, qui repose sur la rente pétrolière. Si le Premier ministre parle d’une marge de manœuvre qui se présente pour le pays, il n’en demeure pas moins que durant cette période, il faut aller graduellement vers l’économie productive et créatrice d’une plus-value. Il faudra tout aussi intensifier la production, à même de créer des excédents pouvant engranger à l’exportation «au minimum 4 milliards de dollars annuellement», a soutenu le même responsable. Une condition sine qua non pour préserver le pays et le mettre sur la voie de l’économie de marché. Pour Sellal, il n’y a pas d’autres alternatives pour pourvoir le pays en liquidités. Même pas l’option d’aller vers la planche à billets, qui représente pour lui «une aventure», donc, à exclure forcément. Pour ce qui est de la problématique des exportations, Sellal a révélé que le pays bénéficiera d’une aide du Fonds arabo-africain pour accompagner les opérateurs du commerce extérieur, à même de le permettre d’écouler leurs produits sur le marché africain. Dans cette optique, il a aussi annoncé la tenue, à Alger, en novembre prochain, d’une rencontre regroupant 2 000 hommes d’affaires africains, à même de tisser des relations d’affaires entre les partenaires. Pour Sellal, le marché africain «est l’avenir». Quant à l’investissement, le Premier ministre a expliqué qu’il faut définitivement rompre avec la politique socialiste consistant à subvenir financièrement l’entreprise publique. Pour lui, l’avenir c’est le partenariat dans le cadre de la règle 51/49 qu’il a tenu à défendre.
Farid Guellil

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