Alors que le nord de Ghaza continue d’être ravagé par un siège et des bombardements israéliens intensifs, la communauté internationale reste silencieuse face à une catastrophe humanitaire d’une ampleur sans précédent.
Plus de 1300 Palestiniens ont perdu la vie en moins d’un mois dans cette région où la violence ne faiblit pas, selon des chiffres provisoires. Malgré la brutalité des attaques, les habitants de Ghaza, du nord au sud, refusent de quitter leurs terres, affichant une résilience admirable. Cependant, la situation humanitaire atteint des niveaux critiques : les soins médicaux sont inexistants pour les blessés, et les familles vivent sous une menace constante de frappes aériennes et d’artillerie. Depuis 394 jours de bombardements ininterrompus, les zones résidentielles telles que le camp de Jabaliya et Beit Lahya sont la cible d’attaques répétées, faisant de nombreuses victimes civiles. Au cours des dernières 24 heures, plusieurs habitations ont été détruites, y compris celles de la famille Najjar, causant la mort de quatre personnes et blessant quatre autres. À Beït Lahya, six martyrs supplémentaires ont été déplorés, et au centre de Ghaza, les bombardements ont dévasté les environs du camp de Nuseïrat, tandis qu’un jeune homme a été tué à Rafah. Selon Mahmoud Basal, porte-parole de la défense civile à Ghaza, plus de 100 000 personnes, dont 60 % sont des femmes et des enfants, demeurent piégées dans le nord assiégé. Malgré ces assauts incessants, la résistance palestinienne maintient une défense acharnée. Dans le cadre de l’opération « le déluge d’Al-Aqsa », la résistance palestinienne a mené des opérations complexes dans le quartier d’Al-Qusaib, au nord de Ghaza. Elle a notamment ciblé un transport de troupes israélien avec un missile « Yassin 105 » et bombardé une maison abritant douze soldats israéliens, faisant des victimes parmi eux. La résistance palestinienne a également frappé un char Merkava avec un engin explosif lors d’une tentative de fuite des soldats vers ce véhicule. Parallèlement, la résistance palestinienne a lancé des roquettes en direction des positions israéliennes près de la station d’Abou Jrad à Rafah, tandis qu’elle a également ciblé un centre de commandement israélien dans la région de Juhor ad-Dik. Ces opérations s’intensifient alors que l’armée israélienne a récemment confirmé la mort d’un officier de la brigade « Shaked » de la division Givati, blessé dans une bataille au sud de Ghaza. En Cisjordanie occupée, la violence des colons et des forces israéliennes continue d’augmenter, avec plus de 16 663 attaques recensées en un mois, entraînant des destructions de terres, le déracinement de communautés bédouines et la mort de 19 Palestiniens. Mahmoud Mardawi, cadre de la résistance palestinienne, a dénoncé ces projets d’expulsion et de colonisation, appelant à une mobilisation générale pour protéger les villages et terres stratégiques palestiniens. Le bilan humain s’alourdit, avec plus de 43 341 martyrs et 102 105 blessés, en majorité des femmes et des enfants, tandis que des milliers de personnes restent piégées sous les décombres. Malgré ces pertes, la résistance palestinienne poursuit son combat pour la survie et la liberté de son peuple, affrontant les forces de l’occupant sur plusieurs fronts dans la bande de Ghaza.
À quoi bon les vacciner pour les bombarder après?
Six personnes, dont quatre enfants, ont été blessées samedi lors d’un bombardement ayant visé un centre de vaccination contre la poliomyélite dans le nord de Ghaza, selon le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Tedros Adhanom Ghebreyesus a annoncé sur la plateforme X que le centre de soins primaires Sheikh Ridwan avait été touché alors que des parents emmenaient leurs enfants se faire vacciner contre la polio, dans une zone où une trêve humanitaire avait été convenue pour permettre la poursuite de la campagne de vaccination. À quoi bon les vacciner pour les bombarder après ? Tedros n’a pas précisé la nature exacte de l’attaque ni son origine. Toutefois, un membre de la défense civile de Ghaza a rapporté que trois personnes avaient été touchées par des éclats de missile tiré par un drone israélien sur l’un des murs du centre de santé, situé à l’ouest de la ville de Ghaza. L’armée israélienne, de son côté, a nié toute implication dans cette attaque. La campagne de vaccination contre la polio a repris samedi dans le nord de Ghaza, actuellement théâtre d’opérations militaires israéliennes intensives. L’OMS et l’UNICEF avaient obtenu des assurances que les zones de vaccination seraient sûres pour que les parents puissent amener leurs enfants recevoir la seconde dose du vaccin oral. L’OMS a déclaré qu’environ 119 000 enfants dans le nord de Ghaza attendent cette seconde dose pour les protéger contre cette maladie pouvant entraîner des séquelles graves. Une campagne de vaccination massive a été lancée le 1er septembre pour prévenir la propagation de la polio, après la détection d’un cas de polio, le premier en 25 ans à Ghaza. Tedros a exprimé samedi son in quiétude face à cet incident, survenu en plein cessez-le-feu humanitaire, qui compromet la sécurité des enfants et pourrait dissuader les familles de poursuivre la vaccination. Il a insisté sur le respect total de cette trêve essentielle. Les autorités sanitaires estiment que 90 % des enfants doivent être vaccinés pour éviter une propagation du virus. Lors de la première phase, plus de 560 000 enfants de moins de dix ans ont reçu leur première dose, un succès que Tedros avait alors salué. Pour les familles et les enfants, la vaccination représentait une rare pause dans le conflit en cours depuis plus d’un an. La deuxième phase de la campagne, indispensable pour renforcer l’immunité, a débuté comme prévu le 14 octobre dans le centre et le sud de Ghaza. Cependant, l’OMS a dû repousser la dernière étape dans le nord en raison des combats, avant de la relancer ce samedi. À ce jour, 452 000 enfants ont été vaccinés dans le centre et le sud de Ghaza, selon l’OMS, mais l’organisation craint que l’incident de Sheikh Ridwan ne mette en péril les efforts pour atteindre une couverture vaccinale suffisante dans les zones les plus exposées.
Un nouveau martyr parmi les journalistes
Un autre journaliste palestinien est tombé en martyr lors d’une attaque de l’occupant sioniste dans la bande de Ghaza, portant à 183 le nombre total de journalistes tués depuis l’année dernière, a déclaré le Bureau. Le journaliste martyr a été identifié comme Bilel Mohamed Radjab, de la chaîne de télévision « El Qods El Yaoum ». Le Bureau a exhorté la communauté internationale ainsi que les organisations de presse à « intervenir pour dissuader l’occupant sioniste et à le poursuivre devant les tribunaux internationaux pour ses crimes continus. » Il a également appelé à faire pression sur ce dernier pour qu’il mette fin à son génocide en cours et à l’assassinat de journalistes palestiniens. Depuis le 7 octobre 2023, l’armée sioniste mène une guerre dévastatrice dans la bande de Ghaza, faisant plus de 43 000 martyrs, dont une majorité de femmes et d’enfants, et laissant plus de 100 000 blessés. Cette guerre a conduit à la quasi-totalité de la population de la région à être déplacée, aggravée par un blocus permanent qui a provoqué de graves pénuries de nourriture, d’eau potable et de médicaments.
La Cisjordanie occupée étouffe sous le poids des incursions
Les tensions en Cisjordanie occupée continuent de grimper, avec des affrontements violents déclenchés par l’armée de l’occupant sioniste dans plusieurs villes, causant de nombreux blessés et des cas d’asphyxie parmi la population palestinienne. En parallèle, les forces d’occupation ont intensifié leurs opérations d’arrestation et de bouclage des zones. À Beit Fajjar, au sud de Béthléem, un jeune Palestinien a été blessé à la cuisse après l’intrusion des troupes israéliennes dans la ville. Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, l’armée a utilisé des balles réelles, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser des jeunes, entraînant plusieurs cas de suffocation. Dans le quartier de Wadi Al-Homs, un homme de 32 ans a été gravement touché par balle à la poitrine et aux membres. Les incursions israéliennes se sont également intensifiées dans le camp de réfugiés d’Al-Fawar, au sud d’Elkhalil, où neuf Palestiniens ont été arrêtés lors de raids dans des habitations. Les forces israéliennes ont encerclé le camp, bloqué les entrées et effectué des fouilles minutieuses avant de se retirer. Au nord, à Bourine, près de Naplouse, de nouveaux affrontements ont éclaté suite à l’invasion des troupes israéliennes, qui ont également utilisé des gaz lacrymogènes, causant de nombreux cas d’asphyxie. Un incident similaire a eu lieu près du mur de séparation à Tarqumiya, où un Palestinien de 40 ans a été blessé à l’épaule par une balle d’un soldat israélien. La Croix-Rouge palestinienne a transféré la victime à l’hôpital pour des soins. Ces violences interviennent alors qu’Israël a interdit aux Palestiniens de Cisjordanie de se rendre à leurs emplois en Israël, bloquant ainsi les passages frontaliers depuis le début de la guerre de l’occupant sioniste contre Ghaza. Cette décision a plongé des dizaines de milliers de familles dans une précarité extrême. Le syndicat général des travailleurs palestiniens évalue à 225 000 le nombre de travailleurs touchés par cette mesure depuis le 7 octobre 2023, désormais privés d’emploi à cause du conflit. Alors que les massacres se poursuivent dans la bande de Ghaza, l’armée de l’occupant intensifie ses opérations en Cisjordanie, tandis que les colons multiplient leurs attaques, faisant grimper le bilan à plus de 767 martyrs et environ 6 300 blessés, selon des sources palestiniennes officielles. Les attaques des colons sur les lieux saints se poursuivent, avec 393 colons envahissant l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa à El-Qods occupée, accompagnés de forces d’occupation. L’armée israélienne a procédé à l’arrestation d’au moins 16 Palestiniens, y compris un enfant et des anciens détenus, dans plusieurs villes, notamment Ramallah, Naplouse, Tubas, Salfit et Elkhalil. À Al-Fawar, l’armée a interrogé des habitants sur place avant de les libérer après des fouilles destructrices de leurs domiciles. Depuis le début de la guerre d’extermination contre Ghaza, plus de 11 500 Palestiniens ont été arrêtés en Cisjordanie et à ElQods occupée. Les arrestations massives sont devenues une stratégie clé de l’occupation, marquée par une escalade des abus et des méthodes brutales lors des opérations de raid. La situation à la mosquée Al-Aqsa demeure critique, avec le ministère des Awqaf signalant plus de 23 incursions en octobre, rassemblant près de 9 721 colons. Ces incursions, souvent accompagnées de rituels religieux, ont été fréquentes durant les fêtes juives. L’extrémiste sioniste Itamar Ben-Gvir a également pénétré dans l’enceinte de la mosquée le 17 octobre, exacerbant les tensions. Au Haram Al-Ibrahimi à El-Khalil, les restrictions sont tout aussi sévères. En octobre, l’armée d’occupation a empêché l’appel à la prière à 95 reprises et a fermé l’accès au sanctuaire pendant sept jours. Des équipements religieux ont été installés, avec des symboles israéliens érigés à l’intérieur du site sacré. Des agressions ont été signalées, comme l’incursion dans la mosquée de l’ancien village de Marda à Salfit, où les forces d’occupation ont saccagé les lieux et retenu les fidèles pendant huit heures.
M. Seghilani