Peu visibles, pour ne pas dire éclipsés lors des débats sur le projet de loi de Finances de 2016, les députés du Front national algérien (FNA) peuvent s’en accommoder avec le discours de leur mentor à la tête de leur parti, Moussa Touati, pour trancher leur position par rapport à ce projet.
Ainsi, lors d’un meeting populaire organisé hier dans la wilaya de Béjaïa, le premier responsable du FNA a tenu des propos peu approbatifs de la LF-2016, une semaine après l’adoption du texte de loi. En réponse aux discours du ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa qui ne cesse d’encenser cette loi de par, sa quintessence qu’il qualifie d’«équilibrée» et respectueuse de l’équité dans la répartition budgétaire de l’année à venir. Pour Moussa Touati, le texte ne répond pas justement à ces paramètres, en indiquant qu’il est «inéquitable» et «déséquilibré», en allusion aux mesures portant sur l’investissement et sur le volet social. Se mettant dans la peau d’un opposant, l’ex-candidat à la présidentielle d’avril 2014 estime que la LF-2016 accorde plus de concessions aux «riches» au détriment des couches sociales les plus démunies, a-t-il étayé ses propos. Plus au delà, pour le premier responsable de ce parti qui dispose de huit sièges à la chambre basse du Parlement, cette loi ne fera qu’accentuer davantage la crise et consacrera selon lui les inégalités sociales. à défaut donc de pouvoir peser par sa voie minoritaire au sein de l’Assemblée nationale, en vue de saborder le projet, Touati s’oppose avec le discours politique, ne serait ce que pour attirer l’attention du gouvernement sur les «conséquences» de ses choix économiques. Ne croyant semble-t-il pas à un probable «retrait surprise» de ce texte de loi, le chef du FNA met en garde en appelant à faire preuve de «vigilance», pour « éviter au pays un surcroit d’épreuves aux conséquences qui s’annoncent graves », comme l’a-t-il formulé à la même occasion. Sur la situation multiformes du pays, le même responsable n’a pas manqué de relever ce qu’il considère être des indices d’un contexte «truffé de signaux rouges», où l’Algérie, a-t-il précisé, arrive à un «carrefour très difficile». Ainsi, Touati entrevoit à travers ces indicateurs, une probable «explosion sociale», en allusion à l’annonce de la hausse des prix de certains produits en 2016, mettant du coup, selon lui, à mal le pouvoir d’achat du citoyen. Plus encore, le texte de la loi budgétaire de l’année prochaine, a laissé entendre le chef du FNA, porte les germes de l’exacerbation, née selon lui des disparités sociales et leur impact sur «la cohésion et la stabilité nationale». Des mises en garde par lesquelles, le candidat malheureux de l’élection présidentielle passée veut qu’elles soient un moyen de mobilisation à la hauteur des défis, auxquels fait face le pays. Pour lui, il est plus que jamais le moment de se mobiliser pour l’intérêt du pays, son unité nationale et son intégrité territoriale, pour faire rempart contre la «menace extérieure», a-t-il conclu.
F. Guellil
