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Tizi-Ouzou : Le rapport entre l’écriture cinématographique de l’Histoire et le cinéma souligné

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L’écriture cinématographique de l’Histoire épouse les contours politiques et idéologiques des pouvoirs dominants a soutenu, le scénariste et réalisateur Belkacem Hadjadj, dimanche à Tizi-Ouzou lors d’une conférence à la cinémathèque de la ville. Evoquant, à ce propos, la période coloniale française vécue par l’Algérie, il dira que « la puissance occupante avait usé de tous les moyens possibles pour diffuser sa propagande en veillant à toujours montrer l’occupant comme propriétaire des lieux et l’Algérien absent ou relégué à l’arrière plan et dépeint en gueux en haillons sales ». Hadjadj rappellera, dans ce sillage, les différentes œuvres artistiques, peinture et photographie, réalisées à des fins de propagande avant même l’avènement de la propagande cinématographique marquée, entre autres, par les cinémas ambulant les jours de marché. Partant de ce constat, souligne le scénariste, « les cinéastes devraient agir avec prudence avec les archives de la période coloniale produites par les autorités coloniales qui, à travers elles, véhiculaient l’image qu’elles voulaient », plaidant davantage à « questionner la mémoire orale de l’époque pour l’écriture de scénario ». « Il est indispensable de s’orienter vers l’oralité adoptée alors comme refuge et expression de résistance à travers la poésie et les paroles pour avoir une image équilibrée de la réalité d’alors et ne pas être otage du discours dominant véhiculé par les autorités coloniales détentrice, alors, du pouvoir et des moyens ». Etayant son propos par des exemples du cinéma mondial, M. Hadjadj, citera plusieurs films réalisés en Europe dans les années 1930 qui furent différés pour cause de non-conformité aux idées idéologiques montantes à l’époque, le nazisme, le fascisme et même le stalinisme. Le cinéma américain, également, n’a pas échappé à cette règle, dira Hedjadj, qui a souligné que « sa trajectoire a toujours été soumise aux orientations de la politique américaine ». De l’épopée du Western et de la conquête américaine jusqu’aux films traitant de la guerre du Vietnam et de la suprématie américaine dans le cadre de la Guerre froide. Déplorant, en outre, que les historiens ne considèrent pas le film cinématographique comme un document historique, il fera remarquer qu' »au-delà du sujet traité, le film lui-même devient un objet d’Histoire reflétant le contexte dans lequel il a été réalisé ». A ce titre, il relèvera qu’il a fallu attendre « les bouleversements politiques des années 60 et 70 au niveau planétaire pour qu’une nouvelle conception de l’écriture de l’Histoire, donnant la parole à ceux qui, jusque-là, étaient marginalisés, s’impose ». Une conception favorisée, notera-t-il, par « le développement technologique qui a introduit une légèreté dans l’écriture de scénarios de films historiques car permettant une légèreté technique offrant plus de possibilités ».

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