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 Thermes, tourisme ou énergie ?

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Contrairement au tourisme balnéaire qui ne dure qu’une saison (l’été), ou le tourisme saharien qui « ferme » toute une saison (l’été), le tourisme thermal couvre les quatre saisons. Pourtant son « décollage » semble laborieux. Pourquoi ? Avant de répondre, un état des lieux s’impose. « L’Algérie compte 282 sources thermales » a tenu à rappeler notre ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Houria Meddahi. Elle répondait, jeudi dernier, à une question orale à l’APN. De toute cette richesse naturelle, notre pays ne compte que 8 stations thermales relevant du secteur public.  À cela s’ajoutent « 31 hammams traditionnels et 4 centres de thalassothérapie » a-t-elle précisé. Comme pour nous rassurer, elle enchaine : « dans le cadre de la relance des projets d’investissement dans le domaine du tourisme thermal, 44 projets ont été inscrits, dont 16 seront réceptionnés en 2026 à travers 10 wilayas ». Tout en faisant suivre ces prévisions par « la détermination de l’État à accompagner les porteurs de projets dans ce secteur et à lever les entraves techniques et administratives qu’ils pourraient rencontrer ». Effectivement, l’État accorde un intérêt particulier à la relance du tourisme en général et le tourisme thermal ou tourisme médical en particulier. D’abord pour répondre au fort potentiel du tourisme intérieur. Ensuite, il y a la création d’emplois, directs et indirects ainsi qu’une source de fiscalité pour les collectivités locales, etc., qu’il génère. De plus, le thermalisme fait partie, historiquement, de nos coutumes. Pourtant son développement est contrarié par différents facteurs. Des tentatives promotionnelles comme le forum international sur le tourisme thermal qui s’est tenu à Sétif en 2023 avec la participation de plusieurs pays intéressés ou le 1er congrès international du tourisme médical avec un accent particulier pour le thermalisme qui s’est tenu en septembre 2024 à Alger, n’ont pas été rééditées. Parmi les facteurs qui entravent le développement du tourisme thermal, il y en a deux. Ils sont cités dans la déclaration de la ministre. Les « 31 hammams traditionnels et 4 centres de thalassothérapie » laissent à penser, d’une part, à l’obstacle de l’esprit conservateur et d’autre part à une incohérence. Celle de n’avoir que 4 centres de thalassothérapie alors que notre pays compte 14 wilayas côtières. Devant le succès exceptionnel des parcs d’attractions qui fleurissent à l’intérieur du pays, on reste songeur. Si devant chaque source thermale était prévu un parc d’attraction, nul doute que le tourisme thermal serait mieux exposé et « décollerait » à coup sûr. Dans le cas où le développement n’est pas au rendez-vous, rien n’est perdu. Le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) dispose d’une division de géothermie où une équipe, d’experts, travaille sur des études d’application de l’énergie géothermique (sources thermales) pour le chauffage urbain et le chauffage agricole. Alors tourisme thermal ou énergie renouvelable ? Il est préférable d’avoir les deux ! Pourquoi pas ?

Zouhir Mebarki   

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