Aussi bien par ces décisions que par les messages qu’elle a véhiculés, la réunion, présidée mardi dernier, par Abdelmadjid Tebboune, et consacrée aux transports, a eu le mérite d’avoir dissipé le brouillard autour d’un secteur en proie à l’anarchie, et dont l’accident dramatique du 15 août dernier- ayant coûté la vie à 18 passagers et en a blessé 25 autres- était une conséquence directe. Qui y a-t-il à retenir de cette réunion organisée une bonne dizaine de jours après la calamité routière d’Oued El Harrach ? On retient le caractère rigoureux dans la gestion, en haut lieu, de la problématique des transports par bus. La procédure a suivi un cheminement structuré. Dans un premier lieu, le Président a décidé de prendre en main le dossier en répondant par des mesures d’urgence. Le jour même, il s’était fait représenter sur les lieux de l’accident par son Chef de cabinet, Boualem Boualem. En plus de la pléiade de ministres et autres responsables qui étaient sur le terrain. La symbolique était très forte. L’État était là, au chevet des blessés et auprès des familles des victimes. Le lendemain, les premières décisions que l’on peut qualifier de radicales, sont tombées. Retrait de la circulation routière de tous les « cercueils ambulants ». Les opérateurs ont un délai de 6 mois pour procéder. Ceci pour l’urgence. Pour ce qui est des décisions à terme, et depuis le « vendredi noir », bien des leçons et des enseignements ont été tirés. L’urgence du moment surmontée, il fallait, en effet, prendre du recul sur les événements. Il fallait garder son sang-froid pour prendre des décisions réfléchies. C’est désormais fait ! La réunion de mardi a eu cet impact d’avoir mis à plat ce dossier lancinant qui a causé des maux de tête à biens des responsables ministériels. Par ailleurs, on l’aura su dans le communiqué sanctionnant la réunion de mardi : l’accident d’El-Harrach a révélé « plusieurs lacunes ». Ce qui veut dire, les mesures prises ont considéré tous les aspects de la problématique de transport par bus. En conséquence, ordre était donné pour l’acquisition de nouveaux bus pour supplanter le matériel vétuste mis hors de la circulation routière. Autre décision de taille, la révision, de fond en comble, de toute la législation qui régisse la circulation routière. Tiens, ne faut-il pas plutôt parler, désormais, de sécurité routière ? Il y va de la sécurité des voyageurs. Il faut juguler l’un des phénomènes les plus meurtriers dans notre pays. Pour le reste, la sortie du chef de l’État de mardi dernier aura, par ricochet, cloué le bec à toutes ces voix hostiles à l’extérieur du pays qui ont passé le plus clair de leur temps, à se demander où était passé Abdelmadjid Tebboune ? Comme si ça les regardait !
Farid Guellil
