Les mauvaises pratiques héritées de l’ancien régime qui expriment une admiration excessive envers le chef de l’Etat subsistent. Le candidat Tebboune refuse qu’on l’adule à outrance et qu’on s’incline devant son portrait.
L’idolâtrie et l’adulation est une culture qui semble avoir la peau dure. Et pour cause, un de ces comportements indécents auxquels nous ont habitués des laudateurs zélés durant le règne de la « Issaba », que l’on croyait même derrière nous, s’est invité en pleine campagne électorale.En effet, dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, laquelle a fait du bruit et a provoqué une polémique, un jeune algérien a été –ou bien s’est-il – filmé en train de se prosterner devant le portrait du candidat Abdelmadjid Tebboune qui était suspendu sur la façade d’une bâtisse. Après avoir prononcé quelques mots encenseurs à l’égard du candidat indépendant, tels : « Tebboune dans nos cœurs ! », « Vive l’Algérie ! », ce fan « dévoué » a retiré son maillot, l’a posé à ras le sol en guise de tapis de prière et s’est prosterné devant le portrait du président candidat.
Cette image qui a suscité une vague d’indignation n’a pas échappé à la vigilance des services de communication de la direction de campagne électorale d’Abdelmadjid Tebboune qui, dans un communiqué diffusé à ce sujet, a dénoncé ce comportement indigne et déplaisant. Ainsi, le directoire de campagne a dit avoir, curieusement suivi cette vidéo circulant sur les réseaux sociaux. Quand bien même le jeune en question est un partisan du candidat Tebboune au profit duquel il a invité les citoyens à voter, mais son comportement ne peut pas justifier son choix électoral. La direction de campagne du candidat indépendant dit avoir rejeté un comportement qu’Abdelmadjid Tebboune n’a cessé de combattre, même si l’acte émanait de l’un de ses partisans en prévision de la présidentielle du 7 septembre prochain.
Enfin, la même source a invité chacun des adeptes portés en faveur du candidat Tebboune à adopter un comportement approprié et à ne jamais s’incliner ou se prosterner devant son portrait pour un acte d’essence religieux qui doit être consacré exclusivement à Dieu Tout-Puissant.
Il serait bon de rappeler qu’en juillet dernier, lors d’une entrevue périodique avec la presse nationale à l’occasion de laquelle il avait annoncé son intention de briguer un second mandat, le président Abdelmadjid Tebboune avait réaffirmé que « l’ère des photos et des cadres est révolue », déplorant par-là des « comportements qui nous rappellent un passé douloureux ». Auparavant, et quelques mois après son investiture à la tête de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune avait banni l’expression « fakhamatouhou » (Son Excellence) qui était à la mode du temps du défunt Abdelaaziz Bouteflika. Ainsi donc, les supporters de Tebboune doivent désormais faire preuve de modération les expressions de soutien électoral. Surtout, jamais de culte de la personnalité !
Farid Guellil
