Tebboune, l’élection et le mandatLes précisions apportées, lors de sa rencontre avec les journalistes samedi dernier, par le président Tebboune sur l’élection anticipée du 7 septembre prochain ne semblent ajouter aucune nouveauté. Pourtant, il en apporte une et de taille. Elle est perceptible entre les lignes. Lorsqu’il dit que « Les raisons sont purement techniques et n’ont aucune incidence sur l’échéance ni sur son déroulement », il faut se poser la question de savoir de quelle échéance s’agit-il ? Dans un processus électoral il n’y a qu’une seule échéance qui est celle du mandat. De plus et à bien lire le communiqué de la Présidence du jeudi 21 mars dernier, annonçant la tenue d’une « réunion consacrée à l’examen des préparatifs de la prochaine élection présidentielle » avant de conclure par la décision de la « tenue d’une élection présidentielle anticipée », le mandat présidentiel n’est à aucun moment cité. Les élections sont une chose et le mandat en est une autre. Ce qui revient à dire que le mandat du président de la République qui court actuellement jusqu’au 18 décembre 2024 ira normalement jusqu’à son terme. Que l’élection soit anticipée et fixée au 7 septembre, cela n’a aucune incidence sur le respect de l’échéance du mandat présidentiel qui arrive à terme 3 mois et 7 jours plus tard.
Ouvrons une parenthèse pour dire que ce décalage n’est pas inédit en soi. Il existe aux États-Unis où l’élection (Election Day) a lieu le 5 novembre prochain alors que le mandat ne débutera que le 20 janvier 2025 (Inauguration Day). Fermons la parenthèse et revenons à notre élection anticipée. La précision apportée par le président Tebboune sur le fait que l’anticipation n’a « aucune incidence sur l’échéance ni sur son déroulement » s’applique dans tous les cas de figure. Que le président Tebboune rempile pour un deuxième mandat ou pas, son premier mandat court jusqu’au 18 décembre prochain, point barre. En d’autres termes le mandat présidentiel n’est pas raccourci.
Ce qui coupe court par la même occasion à toutes les rumeurs malveillantes que certains milieux, de là-bas surtout, ont fait circuler avant l’annonce de l’élection anticipée. Ainsi se tairont ceux qui ont pris leurs désirs pour une réalité et qui répandaient la rumeur d’une « crise au sommet du pouvoir » ou encore du « départ imminent du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, du pouvoir ». Il y a fort à parier que ces mêmes individus vont se rabattre sur les candidatures et spéculer sur celle du président Tebboune. Celui-ci a évacué la question du journaliste, Brahim Takheroubt, qui voulait savoir s’il se représentera, par cette phrase : « Je pense que ce n’est pas le moment approprié pour répondre à cette question, car il y a encore un programme que je suis en train de mettre en œuvre ». Les supplétifs 2.0 et leurs mentors étrangers vont à coup sûr prendre le 2ème mandat pour continuer à aboyer !
Zouhir Mebarki