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Tahar Ouettar : Phénomène littéraire et fondateur du roman algérien moderne

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Le romancier Tahar Ouettar (1936 -2012), considéré comme un phénomène littéraire, est le père fondateur du roman moderne algérien au début des années 1970, ont assuré à l’APS des universitaires et des intellectuels.

Le critique littéraire et journaliste Kamel Bounaâsse a ainsi relevé que Ouettar, natif de la ville de Sedrata (Souk Ahras) dont le 10ème anniversaire de la mort sera commémoré le 12 août courant, représente un phénomène littéraire et fut avec l’auteur de « Le vent du Sud » Abdelhamid Benhadouga, les fondateurs du roman algérien moderne. Ouettar, a-t-il ajouté, a été le témoin des grandes et profondes transformations qu’a connues l’Algérie sur les plans politique, social et culturel, et son style narratif est passé du réalisme naturel au réalisme intellectuel en passant par le réalisme socialiste et le réalisme critique. Pour Bounaâsse, Ouettar est « le père spirituel de la narration réaliste algérienne » qui a sorti la littérature algérienne vers le champ arabe au travers de romans à thématiques multiples, source parfois de polémique du vivant de l’auteur et même après sa mort. Le même critique a indiqué que beaucoup d’académiciens et d’intellectuels considèrent que Tahar Ouettar représente un phénomène « exceptionnel » dans le roman algérien. Ali Khefif de l’université d’Annaba a relevé, de son côté, que Tahar Ouettar, fondateur de l’association « El Djahidhia », a toujours été un fervent défenseur de l’unité nationale et un « intellectuel organique » en interaction continue avec les différentes catégories sociales, sensible à leurs aspirations et défendant leurs droits. Pour cet universitaire, la majorité des romans d’Ouettar s’inscrivent dans le sillage du réalisme socialiste engagé en faveur des causes des travailleurs et des larges classes sociales. Djellal Khechab de l’université de Souk Ahras a relevé, lui, que la récurrence des proverbes populaires dans les écrits d’Ouettar révèle la profondeur sociale et culturelle de l’auteur et la place de l’oralité dans son œuvre créative. Traduite de l’arabe vers plus de 10 langues étrangères dont l’anglais, le français, l’allemand, le russe et le grec, l’œuvre d’Ouettar se compose de plusieurs romans dont Al Zilzal (le tremblement de terre), Al hawwat wa Al Qasr (le pêcheur et le palais), Ars Bghal (Noces d’un mulet), El Ichq wa al mawt fi al zaman al Harachi (Amour et mort dans le temps Harrachi), El Waliyou attahir yaoudou ila maqamihi al zaki (El Ouali tahar retourne à son saint-lieu), outre Qassida fi ettadhaloul (Poème sur l’humiliation) traitant du rapport de l’intellectuel avec le pouvoir. Il a également écrit des nouvelles dont Dukhan fi Qalbi (Fumée dans mon cœur), At-Taanat (Coups de poignard) et El Chouhada ya`udun hadha El usbu’ (les martyrs reviennent cette semaine) ainsi que des pièces théâtrales dont Ala eddifati el ukhra (Sur l’autre rive) et El harib (le Fugitif). D’autres œuvres d’Ouettar ont été adaptées en œuvre cinématographique (la nouvelle de Noua du recueil « Fumée dans mon cœur ») et en pièce de théâtre (les martyrs reviennent cette semaine).

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