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Tahar Djaout ressuscité à Tizi Ouzou

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Le chanteur Matoub Lounès lui a consacré l’un de ses chefs-d’œuvre en intitulant son album de 1994 « Kenza ou l’Algérie qui avance «, du nom de la fille de Tahar Djaout et du titre de l’une des chroniques journalistiques du poète assassiné. Le romancier et poète Tahar Djaout revient cette semaine dans la ville de Tizi Ouzou d’où il est originaire et où il a vécu une partie de sa première enfance avant de s’installer dans la capitale, Alger avec sa famille. Cette dernière, à l’instar de nombreuses autres familles de la région d’Azeffoun, ont quitté la région de Tizi Ouzou pour fuir les exactions des colons français. Marquer l’anniversaire de l’assassinat de Tahar Dajout chaque année est devenu une tradition à Tizi Ouzou. Pour cette fois-ci, des activités sont concoctées par la direction de la culture de la wilaya, la maison de la culture « Mouloud Mammeri « et l’Ecole régionale des beaux-arts d’Azazga. Les activités en question auront lieu demain et après demain avec d’abord, un dépôt de gerbe de fleurs sur la tombe du défunt à Oulkhou, dans la commune d’Azeffoun, à plus de soixante cinq kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Les différents halls de la maison de la culture « Mouloud Mammeri « abriteront, à la même occasion, des expositions sur la vie et l’œuvre de Tahar Djaout. Côté animation, le public aura droit à la lecture de la biographie de Tahar Djaout mais surtout à des témoignages vivants de la part des membres de la famille de l’écrivain ainsi que de certains de ses amis. Les organisateurs annoncent, en outre, un écho sonore en hommage à Djaout de la part de Boukhalfa Bacha suivi d’un débat mais aussi un film-documentaire sur la vie et l’œuvre de Tahar Djaout. Ce dernier est intitulé : « Un poète peut-il mourir ? «, en référence au grand poète Matoub Lounès qui a utilisé cette expression dans son album consacré à l’histoire de l’Algérie : « Regard sur l’histoire d’un pays damné «, paru en 1991. Le documentaire sur Djaout a été réalisé par le journaliste Abderrezak Larbi Chérif. Le programme commémoratif se poursuivra avec la lecture de textes de Tahar Dajout de la part des adhérents de l’atelier de poésie de la maison de la culture de Tizi Ouzou. Quant aux élèves de l’école des beaux-arts d’Azazga, il auront à réaliser un portrait de l’écrivain tué. Tahar Djaout, pour rappel, a été visé par un attentat terroriste le 26 mai 1993. Gravement blessé, il succomba à ses blessures le 2 juin 1993. Sa carrière d’écrivain talentueux est ainsi brisée à l’âge de trente neuf ans. Mais il a laissé une œuvre littéraire qui ne s’érodera pas avec le temps, notamment ses romans salués, à l’unanimité, par la critique comme « l’Exproprié «, « Les chercheurs d’os «, « Les Vigiles «, « L’invention du désert « et sa fiction postume et inachevée : « Le dernier été de la raison «. Tahar Djaout est l’un des rares écrivains algériens (à l’instar de Mohamed Dib, Mouloud Feraoun et Kateb Yacine) à avoir eu accès à la très prestigieuse maison d’édition française « Le Seuil «. Poète, Tahar Djaout est aussi l’auteur de plusieurs recueils de poésie.

Tahar Djaout était un journaliste talentueux ayant participé à faire de l’hebdomadaire « Algérie Actualité «, un grand et prestigieux journal. Quelques mois avant son assassinat, il avait lancé, en compagnie de ses amis, un hebdomadaire « Ruptures « qui a cessé de paraitre juste après l’attentat. Le chanteur Matoub Lounès lui a consacré l’un de ses chefs-d’œuvre en intitulant son album de 1994 : « Kenza ou l’Algérie qui avance «, du nom de la fille de Tahar Djaout.
Aomar Mohellebi

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