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Syrie : les Kurdes en attente de renforts à Kobané, résistent aux jihadistes

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Les forces kurdes défendant la ville clé syrienne de Kobané attendaient toujours des renforts mercredi après avoir résisté à un nouvel assaut des jihadistes du groupe Etat islamique (EI). L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a fait état mardi soir de la mort de 30 jihadistes et de 11 combattants kurdes en 24 heures ajoutant que l’EI acheminait des renforts « à cause des pertes subies dans la journée à Kobané».
Les forces kurdes résistent depuis plus d’un mois à Kobané, conquise à environ 50% par l’EI, aidées par les frappes de la coalition dirigée par les Etats-Unis, qui a encore mené quatre raids ces dernières 24 heures près de cette ville du nord de la Syrie ravagée par la guerre civile depuis 2011. Selon le Pentagone les forces kurdes contrôlent la majeure partie de la ville mais «la situation à Kobané reste fragile». Le porte-parole a ainsi noté que l’EI «n’a pas progressé à Kobané ces derniers jours», mais que «cela peut changer». Kobané est devenue le symbole de la résistance face à l’EI qui cherche à élargir son emprise territoriale en Syrie et en Irak, où il contrôle déjà de larges pans de territoire. «L’EI a tenté d’avancer dans le centre» et au nord de Kobané, et «il y a eu deux attaques suicide» lundi soir, selon le responsable local Idris Nassen, réfugié en Turquie. Les jihadistes tentent d’asphyxier Kobané, plus d’un mois après le début le 16 septembre de leur offensive, qui a poussé à la fuite plus de 300.000 personnes et fait plus de 700 morts selon l’OSDH. Des centaines d’habitants y sont encore bloqués.

Forcing antikurde de l’EI en Irak
Les forces kurdes à Kobané attendent toujours les renforts promis par le Kurdistan irakien après le feu vert donné par la Turquie à leur passage. Mais selon M. Nassen, aucun peshmerga (combattants kurdes irakiens) n’était encore arrivé mardi dans la ville. «Nous n’avons aucune information à ce sujet». La Turquie a confirmé qu’aucun combattant kurde n’avait encore passé sa frontière. «Les peshmergas doivent encore franchir (la frontière) entre la Turquie et Kobané, et cette question doit encore être discutée», a dit le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. A la lisière de Kobané, au moins une cargaison d’armes et de médicaments larguée dans la nuit de dimanche à lundi par des avions américains pour les combattants kurdes est en fait tombée dans un secteur contrôlé par le groupe Etat islamique (EI), selon l’OSDH.
Malgré la grande attention portée sur Kobané, Washington souligne que l’Irak, où les jihadistes ont conquis de larges secteurs dans des provinces au nord et à l’ouest de Bagdad, reste leur «priorité». Lundi, les jihadistes ont poussé vers le nord irakien et ont attaqué la ville de Qara Tapah, contrôlée par les Kurdes à une cinquantaine de km de la frontière iranienne. Quelque 9.000 personnes ont fui.

Une femme lapidée
La coalition a lancé ses premières frappes sur les positions de l’EI en Irak le 8 août, mais plus de trois mois après, elles commencent à montrer leurs limites face aux jihadistes qui contrôlent l’immense majorité de la province occidentale d’Al-Anbar, frontalière de la Syrie. Des responsables américains et irakiens ont reconnu qu’une stratégie purement aérienne ne permettrait pas de gagner cette guerre, soulignant la nécessité de renforcer l’armée irakienne. Le nouveau ministre irakien de la Défense Khaled al-Obaidi a promis d’enquêter sur les manquements de l’armée et de demander des comptes. Les jihadistes sont «une menace pour la région, et ces groupes terroristes tentent de créer la division entre chiites et sunnites», a déclaré le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi en visite en Iran, puissance chiite de la région.
«Nous nous tenons à vos côtés et nous défendrons votre gouvernement, comme le précédent», lui a dit le guide suprême iranien, Ali Khamenei, dont le pays a envoyé armes et conseillers militaires en Irak, à majorité chiite et voisin de l’Iran. Nouveau signe des atrocités commises par l’EI, une jeune femme accusée d’adultère a été lapidée par son père et des jihadistes dans le centre de la Syrie, selon une vidéo postée sur Youtube. De son côté, Ivan Simonovic, secrétaire général adjoint de l’ONU, a estimé, au retour d’un déplacement dans le nord de l’Irak, que les atrocités perpétrées par les combattants du groupe EI au cours des quatre derniers mois peuvent être considérées comme des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Dans le cas des Yazidis, les meurtres pourraient être qualifiés de tentative de génocide, parce qu’il y a des preuves d’une volonté de les exterminer s’ils refusent de se convertir, selon lui.

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