Au moins 26 civils ont été tués lundi dans le nord-est de la Syrie par des frappes aériennes probablement menées par la coalition internationale conduite par les États-Unis, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Sept enfants et quatre femmes font partie des victimes de ces frappes qui ont visé des zones proches du village d’Al-Hol, repris le mois dernier aux jihadistes du groupe État islamique (EI) par des forces rebelles arabes et kurdes, a précisé l’OSDH, qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie. «Les raids ont visé le village d’Al-Khan qui est (toujours) tenu par le groupe État islamique», a déclaré le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane. «Mais Daech (acronyme arabe de l’EI) n’est présent que dans la périphérie du village, c’est pour cela que les victimes sont des civils», a-t-il précisé. Le bilan pourrait encore s’alourdir, selon l’OSDH, car au moins 17 personnes sont toujours portées disparues sous les décombres.
La coalition internationale menée par les États-Unis a commencé à bombarder des positions de l’EI en Syrie en septembre 2014. Un porte-parole n’a pas pu indiquer si un avion de la coalition avait effectué des frappes dans cette région lundi mais a précisé qu’une enquête serait ouverte au sujet des allégations sur des morts de civils. La Syrie est déchirée par un conflit sanglant depuis 2011. Le groupe EI contrôle de vastes territoires de ce pays et de l’Irak voisin.
La Coalition va enquêter
La Coalition luttant contre le groupe État islamique (EI), conduite par les Etats-Unis, a affirmé mardi «examiner la crédibilité» de rapports selon lesquels ses frappes auraient tué 26 civils, lundi, dans un village de Syrie. «Chaque fois que nous obtenons une information sur un possible incident ayant entraîné des victimes civiles, nous vérifions toujours la crédibilité de l’information», a assuré à l’AFP le colonel Steve Warren. «Si l’information s’avère crédible, nous conduisons une enquête et nous publions ses résultats», a-t-il ajouté. «Nous sommes dans la phase de vérification et s’il y a des raisons de penser que l’allégation est crédible, alors nous mènerons une enquête», souligne-t-il. Il n’a pas pu dire immédiatement si les avions de la Coalition avaient opéré lundi dans le secteur du village d’al-Khan, dans le nord-est de la province de Hassaké, où ont eu lieu des frappes meurtrières.
Mais cette information doit apparaître dans le rapport quotidien de la coalition publié l’après-midi. Selon lui, il est trop tôt pour dire combien de temps prendra le processus de vérification, précisant, que «jusqu’à présent nous avons en main seulement un communiqué que nous avons lu dans la presse, ce n’est pas grand chose pour lancer l’enquête». «Si nous obtenons plus d’informations, si quelqu’un nous envoie des photos, si un groupe nous contacte en fournissant des informations supplémentaires, cela accélèrera le processus», a-t-il ajouté. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) avait indiqué lundi que sept enfants et quatre femmes faisaient partie des victimes de ces frappes. Le groupe, qui est basé à Grande-Bretagne bénéficie d’un large réseau sur le terrain. La Coalition a déjà conduit des frappes dans la province de Hassaké, où se trouve al-Khan, dans sa campagne pour éradiquer les jihadistes du groupe EI. La Coalition mène des frappes depuis septembre 2014 et les avions russes ont lancé des opérations à partir de la fin septembre pour soutenir les forces gouvernementales.
L’OSDH avait indiqué fin octobre que les raids de la coalition avaient tué 3.276 jihadistes de l’EI, 147 membres d’Al-Qaïda et des groupes islamistes ainsi que 226 civils. La Coalition reconnaît rarement la mort de civils dans ses campagnes en Syrie et en Irak. En novembre, toutefois, elle avait indiqué que quatre civils, dont peut-être un enfant, avait été «probablement» tués dans des frappes en mars en Irak. Et un an auparavant, elle avait reconnu la mort de deux enfants dans une frappe en Syrie.