Il semble que la spéculation et l’augmentation des prix ne touchent pas uniquement les produits alimentaires.
Ce phénomène est apparu aussi dans le monde de la santé, notamment dans le secteur pharmaceutique où les prix des médicaments sont soumis au diktat des distributeurs et des fabricants. Dans ce cadre, intervenu sur les ondes de la radio régionale de Sétif, le Dr Messaoud Belambri, président du Syndicat national des pharmaciens d’officine (SNAPO) a indiqué avoir alerté le ministère de l’Industrie pharmaceutique sur certaines pratiques des sociétés de distribution concernant la vente sous condition, la vente restreinte et le marchandage avec les pharmaciens sur certains médicaments en rupture. Signalant dans ce contexte avoir effectué des sanctions contre sept distributeurs ces derniers jours, qui peuvent faire l’objet de suites judiciaires en raison de pratiques illégales associées au monopole et à la spéculation. Belambri a indiqué que grâce aux « inspections nous avons constaté une amélioration de l’approvisionnement aux pharmacies, et nous avons enregistré la disponibilité des médicaments qui manquaient », affirmant au passage que «tout citoyen a le droit d’obtenir les médicaments dont il a besoin, et toutes les pharmacies ont le droit d’avoir tous les médicaments». Également, l’intervenant a remarqué que personne n’a le droit de vendre des médicaments sans leur prix réglementé, précisant « nos efforts avec tous les partenaires se poursuivent pour lutter contre la vente et l’importation illégale des médicaments », s’engage-t-il.
Une liste nationale de médicaments essentiels
Par ailleurs, le Dr Messaoud Belambri, a fait savoir à la même occasion que «en deux ans, le taux de couverture locale en médicaments en Algérie est passé de 50% à 71%, et certains chiffres indiquent qu’il est à 75% » qualifiant ce taux d’un « un saut qualitatif ». Ajoutant que « depuis la création du ministère de l’Industrie pharmaceutique, plus de 50 textes réglementaires ont été promulgués entre décrets et arrêtés ministériels pour repenser le marché algérien du médicament. » La liste nationale des médicaments est sujette à des changements et des réformes, et il y a une tendance à développer une liste nationale des médicaments essentiels en application des instructions de l’Organisation mondiale de la santé. D’autre part, l’invité a appelé à mettre à jour les données relatives aux médicaments. « Il n’y a pas à craindre de remplacer le médicament par un autre (même composition et qualité) de fabrication locale car l’industrie locale des médicaments a atteint une telle qualité et efficacité qu’elle a été autorisée à exporter vers de nombreux pays », a-t-il expliqué. Selon le président du (SNAPO), «l’Algérie fabrique des médicaments biologiques comme les médicaments anticoagulants, y compris ce qui est fabriqué localement Varinox, par exemple, et la semaine prochaine une autre marque entrera Tiranox, Biotira fabriqué à El-Tarf ». Ajoutant que « l’Algérie fait partie des rares pays qui fabriquent le vaccin anti-Corona, en attente de licence d’exportation ».
Paracétamol, Varinox et Lovenox : des millions de boîtes bientôt sur le marché
Concernant la perturbation dans la disponibilité de certains médicaments sur le marché suite à la forte demande notamment dans le traitement du Covid-19, le hôte de la radio a fait savoir que «malgré la difficulté d’acquérir les matières premières, les unités de fabrication en Algérie disposent d’un stock de matières premières suffisant de fabrication pour les 8 à 10 prochains mois, selon ce que confirmeront les laboratoires de fabrication avec lesquels nous sommes en contact permanent.» Dr Belambri a rassuré le citoyen que « le SNAPO est en contact quotidien avec le ministère de l’Industrie pharmaceutique pour signaler toute perturbation ou pénurie affectant le marché. » Ajoutant que
« trois millions de boîtes de Paracétamol seront produits cette semaine, production de 3,3 millions de boîtes de Varinox et Lovenox entre le 15 janvier et le 28 février, avec l’entrée de la nouvelle marque Tiranox à partir du 30 janvier, en plus de la vitamine C et du zinc ».
Les pharmaciens ont fait don de 22 milliards
En outre et en ce qui concerne la contribution des pharmaciens pendant la pandémie, Belambri a indiqué que «les pharmaciens ont contribué professionnellement et humainement à atténuer la gravité de la pandémie de coronavirus, n’ont pas cessé de travailler et ont continué à fournir des services aux patients même au plus fort de la pandémie », soulignant que « depuis le début de la pandémie à septembre 2021, les pharmaciens ont fait don de pas moins de 22 milliards de centimes aux services de la santé publique, en les soutenant avec du matériel, des médicaments, des respirateurs ».
Quant à la vaccination, il dira « depuis septembre 2021, plus de 400 000 doses ont été fournies dans les pharmacies, et le processus se poursuit gratuitement, contrairement aux pharmacies des autres pays du monde qui effectuent la vaccination en retour ». L’invité a ajouté que « plus de 1 500 pharmacies sont qualifiées pour effectuer la vaccination anti-Coronavirus après avoir bénéficié du certificat de qualification du ministère de la Santé, et la liste est ouverte, et les pharmaciens privés ont commencé la détection rapide des antivirus depuis mardi dernier, et ont enregistré une affluence parmi les citoyens. Au moins 3 000 pharmacies sont en cours de détection dans les 10 prochains jours. » Évoquant le prix des réactifs rapides aux niveaux des officines, l’intervenant a indiqué « le prix des réactifs varie entre 1000 et 1500 DA ajoutant qu’en Algérie il existe plus de 15 types de réactifs rapides, (produits localement et importés) agréés par l’Institut Pasteur.
Sarah Oubraham
