Le Soudan du Sud connaît actuellement une vague de chaleur avec des températures dépassant les 40 degrés, un défi dans ce pays instable où de nombreuses maisons sont en tôle et où les habitants manquent d’eau et d’électricité, souligne une étude du World Weather Attribution (WWA).
Cette vague de chaleur s’ajoute depuis fin février à une situation politique tendue, relève WWA. A Juba, la capitale, des dizaines d’écoliers se sont évanouis à cause des températures élevées, poussant le gouvernement à fermer les écoles et à conseiller aux habitants de rester chez eux et de s’hydrater. Cependant, ces injonctions sont un défi dans un pays où beaucoup de personnes travaillent à l’extérieur, et où de nombreuses maisons ont des toits de tôle, sans climatisation, poursuit l’étude. « Les élèves qui s’effondrent à cause de la chaleur extrême montrent à quel point cette vague de chaleur est dangereuse et préoccupante », explique Kiswendsida Guigma, climatologue pour la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge au Burkina Faso et co-auteur de l’étude. « Le changement climatique rend clairement la vie encore plus difficile au Soudan du Sud, un pays déjà confronté à des défis économiques et à des périodes d’instabilité », a-t-il expliqué. En 2024, le pays a connu les pires inondations depuis des décennies, qui avaient déplacé 380.000 personnes en novembre, selon l’ONU. L’actuelle vague de chaleur a été rendue environ 10 fois plus probable par le changement climatique, estime le WWA, qui étudie les liens entre ce dernier et les phénomènes météorologiques extrêmes. « Le changement climatique signifie que des vagues de chaleur dangereuses dépassant 40 degrés deviennent la nouvelle norme au Soudan du Sud », souligne Sarah Kew, également autrice de l’étude et chercheuse à l’institut météorologique des Pays-Bas.La chaleur devrait persister tout au long du mois de mars, d’après cette étude qui se base sur des projections.
Mort d’un membre d’équipage et des militaires dans l’attaque contre un hélicoptère
Une attaque contre un hélicoptère de l’ONU vendredi au Soudan du Sud a tué un membre d’équipage et plusieurs militaires sud-soudanais, dont un général, a déclaré un porte-parole de l’ONU. « Plusieurs membres des forces militaires sud-soudanaises, dont un général blessé, ont également été tués dans l’attaque », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
La mission a été menée à la demande des parties signataires de l’accord de paix revitalisé visant à évacuer les membres des Forces de défense du peuple du Soudan du Sud (SSPDF), a-t-il déclaré. L’attaque a eu lieu à Nasir, dans l’État du Haut-Nil, à la suite de nouveaux affrontements entre les SSPDF et des jeunes armés. « Nous regrettons profondément la perte tragique de la vie de notre collègue et souhaitons un prompt rétablissement aux blessés », a-t-il déclaré. « Nous regrettons également la mort de ceux que nous tentions d’évacuer. » La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a déclaré dans un communiqué que l’évacuation faisait partie d’un effort visant à aider à prévenir la violence à Nasir et à désamorcer les tensions politiques après les récents affrontements entre l’armée sud-soudanaise et des jeunes armés. « L’attaque contre le personnel de la MINUSS est absolument odieuse et peut constituer un crime de guerre au regard du droit international », a déclaré Nicholas Haysom, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU au Soudan et chef de la MINUSS, demandant une enquête pour déterminer les responsables et les tenir responsables de leurs actes. La mission a exhorté toutes les parties à s’abstenir de toute nouvelle violence et a appelé les dirigeants du pays à intervenir d’urgence pour résoudre les tensions par le dialogue et garantir que la situation sécuritaire ne se détériore pas.
R. I.