L’arrêt de l’activité économique nationale du fait de la pandémie, comme ce fut le cas à travers le monde entier, a touché de plein fouet les deux groupes énergétiques du pays, Sonatrach et Sonelgaz.
Deux victimes collatérales de l’épidémie de Coronavirus, qui, dans un bilan rendu public hier, donne l’idée sur les pertes abyssales qu’elles ont subi. Ainsi, le géant pétrolier national accuse un manque à gagner estimé à 10 milliards de dollars pour la période janvier-septembre de l’année courante, par rapport à la même période de l’exercice 2019. Ce qui représente, en termes des activités d’exportation du groupe, 41% de ces pertes qui donnent le vertige. En effet, il fallait s’attendre à un recul des rentrées en devises dans les exportations en hydrocarbures, conséquemment notamment à deux facteurs exogènes : l’arrêt de l’activité mondiale et son impact sur les prix du pétrole. Ce qui est vrai. Toutefois, manquer à gagner 10 milliards de dollars a un prix à payer pour l’entreprise. Ce montant a été révélé, hier, par le ministère de l’Énergie, dirigé par Abdelmadjid Attar, à l’occasion d’une réunion entre ce département et les directeurs des wilayas à travers le pays.
Concernant le deuxième groupe énergétique national, Sonelgaz n’a pas non plus échappé aux affres de la crise pandémique.
En plus des dettes cumulées auprès de ses clients, la baisse de l’activité économique n’a pas été sans impact sur la trésorerie de l’entreprise publique de gaz et d’électricité. D’après le même bilan, le groupe Sonelgaz, quant à lui, a enregistré des pertes de 18,7 mds de DA dues.
Selon les raisons avancées pour expliquer ce déficit financier, il s’agit de la baisse de la consommation en éléctricité et gaz, conséquence de la paralysie de l’activité économique. Ceci d’une part. De l’autre, Sonelgaz subit également le cumul important des créances de la SADEG, durant la même période, soit jusqu’à septembre 2020.
Ce n’est pas tout, puisque les filiales du groupe Sonatrach, notamment Naftal (distributions des carburants) et Tassili Airlines (compagnie aérienne), notamment, ont été touchées par les conséquences de la pandémie.
La première a enregistré un manque à gagner évalué à 41 mds de DA pour la même période représentée dans le bilan. De même pour Tassili Airlines, qui, elle, a enregistré un manque à gagner de 1,5 mds DA.
Face à cette situation, les deux groupes énergétiques ont fait de ces difficultés financières une cause commune. Pour ce faire, les deux parties ont décidé de lancer un plan d’urgence procéder pour pouvoir sortir la tête de l’eau.
Cette riposte consiste en des mesures immédiates qui visent à « atténuer cette crise sanitaire et financière ». Concrètement, aller vers une réduction du budget d’investissement des deux groupes, ce qui est synonyme d’une économie de 150 milliards DA, du moins comme visé dans l’objectif tracé. Pas que, en plus de procéder à des coupes sur le financement des investissements, Sonatrach et Sonelgaz ont convenu de ramener à la baisse leurs budgets de fonctionnement.
Là encore, il s’agit de relever un défi qui n’est pas des moindres qu’il vise à récupérer un montant de 182 mds de DA à partir d’une réduction de 17% sur ce budget.
Farid Guellil