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Sommet mondial de Londres sur la lutte contre la corruption : le constat en l’absence de volonté politique réelle

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Le Sommet «anti corruption», de Londres, tenu jeudi dernier, à l’initiative du Premier ministre britannique David Cameron, a eu le mérite, encore une fois, certes de pointer du doigt outre sur le rythme accéléré de l’aggravation de la corruption dans le monde, accompagnant la cadence active d’une mondialisation galopante.

Si dans leur souci d’intensifier l’exploitation et la consolidation du contrôle des sources d’énergie et des voies d’approvisionnement, des responsables politiques de pays ont et continuent de procéder en usant de moyens militaires, conflits armés, guerres et interventions étrangères, et la corrouption n’est pas en reste.
Étant un phénomène qui touche tous les pays, toutes les sociétés et les plus diverses, indépendamment des particularités, idéologiques, ethniques, culturelles, ou même du degré de développement éducatif, technologique et économique, car il y a eu et il y’ aura encore un corrupteur et un corrompu, qui chercheront à contourner les règles et les transgresser, en violation des lois. La corruption qui a pris selon des experts, de l’ampleur depuis ces trente dernières années, en l’absence de volonté politique réelle de s’attaquer frontalement, sans relâche et d’une manière pertinente, au corrupteur et corrompu. Le phénomène qui s’est amplifié, est devenu une menace pour la cohésion, la stabilité et la sécurité de nombreux pays, notamment ceux sous développés et en voie de développement, car la corruption a gangréné ces derniers, atteignant pour certains de hauts responsables, des institutions, des entreprises, dans le sillage des pas qu’enregistre la corruption au niveau de responsables d’Institutions d’entreprises multinationales, sur la scène internationale. Qui ne se souvient pas du scandale «pétrole contre nourriture», qui a vu de hauts responsables sur la scène internationale, cités dans cette affaire à grande échelle de corruption. Soumis à un embargo, après son invasion du Koweit, la Résolution de l’ONU 986 adoptée le 14 avril 1995, permettant à l’Irak de vendre son pétrole pour acheter de la nourriture et des médicaments. Mis en place en 1996, ce programme devant se poursuivre jusqu’à mars 2003, a été interrompu, mars de cette même année, date de l’invasion des états-Unis de ce pays et des personnalités ont été citées, dans ce scandale, dont l’ex-premier ministre britannique, Tony Blair, l’ex-secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, et son fils, Kojo Annan soupçonné de conflit d’intérêt en tant qu’employé de la société Cotecna, chargée de la vérification des produits entrant en Irak dès fin 1998, des responsables français, dont Charles Pasqua. Aussi des entreprises avaient été citées dans ce scandale, telle que Total et la BNP, celle-ci banquier du programme, l’Onu avait ouvert un compte à la BNP à New-York, la banque était également pointée du doigt. Dans le rapport de la commission Volcker, il est précisé «en position d’avoir une connaissance de première main » des paiements illégaux par l’ancien régime du défunt Saddam Hussein, la BNP « n’aurait pas reconnu une responsabilité particulière d’informer l’Onu de manière adéquate» est-il indiqué.

Sans volonté politique la corruption à l’échelle mondiale persistera selon l’ONU
Des scandales, des affaires de corruption, des transactions illégales, fuites de capitaux, blanchiment d’argent, continuent de plus en plus de défrayer les chroniques et traités par la justice, sur les plans local, régional et international, dont les plus récentes ont vu des hauts responsables du ballon rond au niveau mondial être les héros non pas de la série mythique, en noir et blanc, «les incorruptibles» mais de celle qui se joue, à une échelle mondiale, dont ses principaux acteurs, sont Platini, Blatter et d’autres, ou ceux cités dans la série de Panama-Papers, dont le premier ministre britannique David Cameron, qui peu de temps après a initié la rencontre de Londres «anti-corruption». Conférence qui selon ses organisateurs, visait à « stimuler une réponse globale pour s’attaquer à la corruption», pratique illégale mais courante, générant des profits inimaginables, en premier lieu au corrupteur. à titre d’exemple, en glissant une commission sous la table pour bénéficier d’un marché ou d’un projet à réaliser, cette pratique devenue récurrente, et qui a pris de l’ampleur avec la mondialisation, est à l’origine de l’impossibilité de créer des milliers d’emplois dans certains pays riches en ressources naturelles, mais demeurant pauvres, par la mauvaise gouvernance. Insistant dans son discours, sur « le devoir » de la communauté internationale, notamment les pays occidentaux, à lutter contre les paradis fiscaux, le président nigérian. Muhammadu Buhari a indiqué, jeudi à Londres, qu’il préférerait «le retour des actifs financiers volés et détenus dans les banques britanniques», expliquant plus loin que «le pétrole brut nigérian est volé à une échelle industrielle et exporté, (…) les bénéfices sont blanchis à travers les centres financiers internationaux par des réseaux criminels organisés transnationaux», a-t-il précisé. Le président nigérian fait référence, aux accusations de l’organisation anti-corruption, pour qui la Grande-Bretagne «fournit un paradis pour les actifs corrompus» sur son territoire, mais également outre-mer Sans surprise, les travaux de la rencontre de Londres se sont clôturés sur des engagements, à savoir la mise en place de mesures «réalisables» pour lutter contre la corruption et en faire « une priorité internationale» selon David Cameron.
En l’absence de volonté politique réelle, sur les plans local et international, le traitement par la justice des affaires de corruption, ne suffira pas à lui seul pour en finir avec ce phénomène à propos duquel, Kissinger affirmait que « tout homme a son prix», alors que pour rendre un homme respectable, il y a qu’un seul principe «l’honnêteté» disait un autre. Dans un des rapports de l’institution de l’ONU ces dernières années sur la corruption, il est indiqué que «le renforcement au niveau international des services chargés de faire respecter les lois ne représente qu’un palliatif » et à défaut, poursuit-on, « d’un progrès simultané du développement économique et social, le crime organisé à une échelle globale et structurée, persistera» a averti l’institution de Ban-Ki Moon.
Karima Bnnour

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