Quelle mouche a, donc, piqué l’ancien président du MSP, Bouguerra Soltani, pour décider, enfin, de ne pas prendre part aux consultations sur le projet de révision constitutionnelle, alors que sa participation était pratiquement «acquise», il y a de cela quelques jours, seulement ? Dans tous les cas de figure, il est fort à parier que la décision lui a été «imposée».
Dans un communiqué rendu public, avant-hier, l’ancien numéro un du parti, cher à feu Nahnah, souligne clairement qu’il avait bel et bien l’intention de participer aux consultations en question, et ce, en précisant que sa décision finale est motivée par le fait qu’«il voulait gâcher l’occasion à ceux qui cherchent à justifier leurs échecs, en utilisant les positions des autres». Il est vrai que Soltani fait preuve d’une «discipline partisane», en affirmant que «l’unité du Mouvement est une ligne rouge», mais il faut dire que celui-ci a du mal à cacher sa «déception» vis-à-vis de son succésseur qui, rappelons-le, l’avait mis en garde dans le cas d’une participation aux débats sur le projet de révision constitutionnelle. «Les décisions du bureau national sont exécutoires, mais elles peuvent être soumises à une révision et une discussion», souligne l’ancien leader du MSP. Comprendre : Soltani aurait pu participer s’il n’était pas tenu d’appliquer les «lois» de sa formation politique. D’ailleurs, celui-ci propose, indirectement, de revoir ces dernières, car il sait mieux que personne qu’il pourrait recevoir d’autres «offres» émanant du pouvoir à l’avenir. L’ancien président du Mouvement de la société pour la paix avoue, donc, sans le savoir, qu’il a été «obligé» de ne pas accepter l’invitation de son ancien allié dans le cadre de la fameuse Alliance présidentielle, Ahmed Ouyahia en l’occurrence. Car, celui-ci (Soltani, ndlr) souligne que «notre culture politique n’admet pas de faire la différence entre la qualité de personnalité nationale et celle d’un dirigeant au sein du parti», alors qu’il soutenait tout à fait le contraire, auparavant. L’ancien ministre d’État avait en effet confié à son entourage dernièrement qu’il pourrait prendre part aux consultations sur le projet de la révision constitutionnelle. «Cette décision n’engagera que ma personne», avait-il précisé. Il convient de rappeler, dans ce contexte, que ces déclarations ont suscité une vive polémique, et ont même poussé l’actuel président du MSP à «défier» son prédécesseur, en l’invitant «diplomatiquement» à appliquer les décisions du bureau national. «La décision du parti engage tous les militants et cadres. Soltani est informé et il ne fera pas exception», avait-il averti. Il va sans dire également que la décision de Soltani ne va que «réconforter» et «consoler» son successeur qui, il faut le dire, risquait de faire face à de sérieux problèmes si l’ancien ministre d’État avait accepté de répondre favorablement à l’invitation de Ahmed Ouyahia. Il convient de rappeler enfin que le MSP va prendre part à la Conférence nationale sur la transition démocratique qu’organisera la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), le 10 du mois en cours, au niveau de l’hôtel Hilton, à Alger.
Soufiane Dadi