La situation épidémiologique à Oran est inquiétante et avec 130 nouveaux cas, enregistrés mardi dernier, le cri d’alarme est poussé. Les structures qui accueillent les malades sont saturées et les moyens mobilisés commencent à s’épuiser. Des scènes de désolation sont enregistrées au niveau de l’hôpital de Haï Nedjma, ex-Chteïbo, affecté à l’accueil des malades Covid -19. Sur les réseaux sociaux, les appels à des dons d’appareils d’assistance respiratoires se multiplient. Et si du côté de la direction de la santé on affirme que l’oxygène ne manque pas, du côté de l’hôpital de Hai Nedjma on affirme que la situation est hors de contrôle. Une source affirme que l’oxygène ne parvient pas aux malades alités au niveau du 2e étage par la faute d’un problème de conception de la conduite qui n’assure pas une pression suffisante pour alimenter les lits de cet étage. Pourtant cette structure médicale n’a été inaugurée que depuis quelques mois et à l’occasion de l’apparition des premiers cas de la maladie à Oran. Qu’est ce qui explique cette situation et cette défaillance. « Au niveau du 2e étage, ce sont les cas les plus touchés et qui sont placés sous assistance respiratoire. Et malgré la disponibilité de l’oxygène dans les dépôts, il ne parvient pas aux malades alités au niveau du 2e étage en raison probablement de fuites au niveau de la conduite d’alimentation », affirme notre source. Aujourd’hui les hôpitaux d’Oran reçoivent de plus en plus de cas sévères, qui nécessitent un apport en oxygène ou une hospitalisation en soins intensifs. Ils sont nombreux à ignorer les appels à la vigilance et au respect des gestes barrière. Cette vague s’annonce très difficile. Tous ces chiffres sont en-deçà de la réalité, car en fait il y a beaucoup de malades qui ne sont pas recensés. Le non-respect des mesures préventives, notamment la distanciation sociale, le port de bavettes, l’hygiène des mains et le respect du confinement sont les facteurs de propagation de cette pandémie. À Oran le manque de vigilance représente le premier facteur de contamination. Les spécialistes appellent les citoyens à l’impératif de se faire vacciner, tant que les vaccins sont disponibles actuellement, les services de santé estiment que la vaccination reste le seul et efficace moyen contre le virus et le variant «Delta», devenu une menace pour la population en raison de sa vitesse de propagation, où une seule personne atteinte du variant peut contaminer 8 personnes, contrairement aux autres variants. «Allez vous faire vacciner, les centres de vaccination et les chapiteaux sont partout. Il ne faut pas hésiter» lance un médecin oranais soulignant que : «vous êtes peut-être porteur sain et vous allez peut-être contaminer vos parents et voisins ou amis, à ce moment-là, ce sera trop tard», dira-t-il. Les spécialistes réitèrent leurs appels et insistent sur la nécessité d’une prise de précaution de rigueur afin d’éviter d’autres vagues de la pandémie en respectant simplement les mesures barrières. Malgré cet état de fait, la plupart des habitants ne respectent aucune mesure de prévention, ni dans les espaces publics, ni dans les transports et les marchés. À cela s’ajoutent la période estivale et les rassemblements familiaux. Les autorités sanitaires livrent une véritable course contre la montre mobiliser un grand nombre de lits d’hospitalisation et de réanimation. Les services de la santé n’excluent pas l’ouverture de l’hôpital d’El-Kerma, achevé et équipé récemment, disposant de 60 lits, ainsi que celui de Gdyel, soit 240 lits supplémentaires si la situation venait à s’aggraver encore plus.
Slimane B.