Accueil ACTUALITÉ SILA 2024 : La 27e édition ferme ses portes aujourd’hui

SILA 2024 : La 27e édition ferme ses portes aujourd’hui

0

Ouverte le 6 novembre dernier, la 27e édition du salon du livre pour l’année 2024 se clôture aujourd’hui à la Safex d’Alger. Ayant, une semaine durant, accueilli un nombre impressionnant de visiteurs venus des 4 coins du pays, le SILA aura été marqué, cette année encore, par l’attention particulière accordée à la Palestine.
Avec comme invité d’honneur le Qatar, le Sila a en outre coïncidé avec la célébration du 70e anniversaire du déclanchement de la Guerre de libération nationale.

L’ANEP a marqué sa présence avec 800 titres et deux nouveautés
L’Entreprise nationale de communication, d’édition et de publicité (ANEP) a marqué sa présence au 27e SILA, avec 800 titres de toutes les bonnes lectures sur les étalages de son stand qui n’a pas désempli, au regard des centaines de visiteurs qui s’y sont rendus avec le pas bien décidé, à tous les moments de la journée, en quête de culture, de savoir et de production intellectuelle de qualité. Ayant décidé d’une réduction à la vente de 30% sur chacun des titres mis à la disposition des visiteurs dans divers domaines de la connaissance scientifique et littéraire et qui s’adressent aux lecteurs arabophones, amazighophones et francophones, l’ANEP a voulu contribuer à la « socialisation du livre et à la constitution d’un véritable lectorat ». Nouvelle production sur l’éventaire central de l’ANEP, « les crimes de guerre de la France en Algérie (1830-1847) » de Karima Aït Dahmane, un ouvrage qui établi et met à nu les abjections et la barbarie du colonialisme français durant 17 ans, après son acte de violation des territoires algériens. Autre nouveauté mise en avant par cette grande maison d’édition, « Le couscous, racines et couleurs d’Algérie », un beau livre de Yasmina Sellam qui répond aux questionnements en lien avec l’« histoire » de ce mets porteur de l’identité algérienne, son « évolution à travers le temps, ses interactions et ses emprunts », peut-on lire sur le document de présentation de l’ouvrage. Conçu et réalisé dans un esthétisme moderne et fonctionnel par le groupe « Anep Communication et Signalétique » (ACS), une des filiales de l’entreprise, le stand de l’ANEP-Edition, a accueilli ses visiteurs avec un grand intitulé dédié à la célébration du 70e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de Novembre 1954. Dégageant des espaces dédiés aux rayonnages de différents genres scientifiques et littéraires, ce stand a mis en valeur plusieurs ouvrages entre romans, poésies, nouvelles, livres techniques, beaux livres et littérature pour enfants entre autres, présentés aux visiteurs par les bons soins d’un personnel souriant et accueillant, au fait de sa mission. Les cloisons du stand et les étagères des livres aux couleurs de l’emblème national, attirent le regard des visiteurs de tous les âges qui passent d’un rayon à l’autre, pour aboutir à l’espace réservé aux ventes dédicaces ayant accueilli Karima Aït Dahmane et Yasmina Sellam, auteures des deux nouvelles parutions aux éditions ANEP, ainsi que Amar Belkhodja pour son ouvrage d’histoire, « L’Émir Abdelkader, adversaires et admirateurs » et Alima Abdhat pour son dernier recueil de poésie, « Telle une chair tatouée ».

La place de littérature algérienne dans la scène arabe soulignée
Rythmé par des conférences débats, le Sila a abordé plusieurs thématiques et sujets tout au long de sa tenue. D’ailleurs, la place de la littérature algérienne dans la scène arabe et son impact dans la promotion de l’image de l’Algérie à travers son histoire et sa culture, riche et diversifiée, ont été abordés lors de l’une des conférences organisées par des écrivains et critiques arabes. S’exprimant lors d’une rencontre des écrivains, universitaires et critiques littéraires d’Égypte, d’Irak et de Syrie, ont souligné l’intérêt que suscite la littérature auprès des cercles intellectuels et critiques arabes et étrangers. L’écrivain algérien Mohamed Dahou considère que les prix littéraires, comme Katara et Booker, remportés ces dernières années par de jeunes romanciers, ont contribué à rendre « plus visible » la littérature algérienne, présente sur la scène littéraire arabe à travers des noms consacrés. Appelant à œuvrer pour asseoir une diplomatie culturelle « efficace » dans le but de promouvoir l’identité, les valeurs et l’image de l’Algérie, Mohamed Dahou a rappelé que des écrivains algériens avaient porté la voix de l’Algérie durant la Guerre de libération, à travers des textes littéraires qui ont rayonné à travers le monde. Prenant la parole aux débats ouverts au public, l’académicien et critique, Abdelkader Fidouh, a, cependant, expliqué la « présence faible » de la littérature algérienne dans les années 80 et 90 par l’absence d’une « stratégie de marketing efficace » pour diffuser et faire connaitre les écrivains et leurs œuvres à l’étranger. Pour sa part, l’écrivain syrien Mourchid Ahmed, estime que la littérature algérienne se distingue par ses « personnages héroïques fascinants », inspirés de l’histoire millénaire et profonde de l’Algérie et de sa culture riche et variée. Pour cet écrivain, qui avait enseigné la littérature arabe moderne et la littérature comparée, les critiques littéraires algériens ont contribué activement à faire connaitre des œuvres littéraires de grande valeur à travers des analyses élaborées des formes d’expression dans le roman et la poésie. De son côté, l’écrivaine égyptienne Nancy Ibrahim, a souligné que des romanciers à l’image d’Ahlem Mosteghanemi, Amine Zaoui et Waciny Laredj, comptent parmi les auteurs présents sur la scène littéraire arabe.

Espace Palestine : Expression forte d’une résistance opiniâtre
En signe de témoignage pour une résistance acharnée contre la barbarie sioniste, en guise de soutien indéfectible de l’Algérie, gouvernement et peuple, le SILA, en écho au vaste élan de solidarité du peuple algérien et des autorités, réserve, pour la deuxième année consécutive, un espace dédié à la Palestine, un geste fort et renouvelé. Après quatorze mois de massacres ininterrompus à Ghaza, un acharnement dont l’inhumanité dépasse tout entendement. Dès lors qu’il est traditionnellement admis que la lutte se fait aussi par la culture et les arts en tant que pivot de la personnalité du peuple palestinien, de l’obligation de sa défense contre toute tentative de dénaturalisation, un programme a été mis en place comprenant des tables rondes, des conférences et des soirées poétiques qui donnent toute la mesure d’une culture palestinienne aussi résiliente que millénaire. Le public a eu l’opportunité d’aller à la rencontre, une fois de plus, d’un patrimoine pluriel, décliné sous divers angles, allant de la poésie de résistance, au cinéma engagé, et jusqu’aux résonances de cette cause dans la littérature algérienne. Le rôle du cinéma dans la lutte contre le sionisme a été abordé.

La cause Sahraouie au cœur du Sila
Outre la cause palestinienne, la cause sahraouie a eu également un intérêt particulier lors du SILA 2024, étant la dernière colonie en Afrique. Des conférences débat ont été également organisées dans l’espace Afrique du salon du livre autour de la question sahraouie. Lors de l’une de ces conférences, le vice-représentant de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) auprès de l’Ethiopie et de l’Union africaine (UA), Lekhal Ma el-Aïnin a souligné que “la question du Sahara occidental était l’une des questions centrales du système international en tant que dernière question de décolonisation en Afrique. Le colonialisme occidental a toujours œuvré à construire son avenir, et tenté de faire perdurer l’occupation et l’exploitation de la région de l’Afrique du Nord, « étant conscient que l’Afrique du Nord est un même peuple et que la région recèle des ressources et des richesses naturelles considérables », a-t-il souligné. Le responsable sahraoui a déploré que « le Maroc accepte de jouer le rôle d’agent dans la région de l’Afrique du Nord et refuse de permettre au peuple sahraoui de parachever le processus de décolonisation accompli dans les autres pays du continent, malgré que l’UA et un nombre important d’observateurs internationaux considèrent le Sahara occidental comme étant la dernière colonie en Afrique ». « Toutes les organisations de défense des droits de l’Homme et même les Nations unies « reconnaissent que le Maroc commet de graves violations des droits humains contre les Sahraouis dans les territoires occupés, et qu’il y a un pillage des richesses du Sahara occidental, non seulement de la part de l’occupation marocaine mais aussi de l’Union européenne », a-t-il poursuivi, rappelant, dans ce contexte, comment le Front Polisario a trainé le Conseil et la Commission européenne devant les tribunaux européens qui se sont prononcés contre le pillage des richesses du Sahara occidental par des entreprises européennes via des accords avec le régime du Makhzen. Il a imputé l’échec des Nations unies à mettre fin à la colonisation au Sahara occidental, en dépit des efforts déployés depuis 1963, à « l’absence d’une véritable volonté politique de la part des puissances influentes au Conseil de sécurité qui empêchent l’application de la légalité internationale à travers leurs tergiversations », bien que la communauté internationale et les Nations unies reconnaissent au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination.
Ania N.

Article précédentAADL : Les colporteurs de fake news seront poursuivis
Article suivantBRAHIM MERAD : « Le président Tebboune visitera la wilaya de Tébessa »