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Seuls le FLN et Jil Jadid se se sont exprimés : Les partis politiques discrets sur l’épidémie de choléra

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L’heure de la rentrée politique a sonné pour les partis politiques. Pourtant, l’activité politique intense qui a marqué la scène nationale durant tout l’été semble paradoxalement s’affaiblir. Depuis l’apparition des cas de choléra dans le pays, il y a de cela presque un mois, tous les partis politiques se font étrangement discrets.
Aucune formation, au gouvernement ou dans l’opposition, ne s’est exprimée sur le sujet. Lundi dernier, deux partis, FLN et Jil Jadid – dont les patrons sont aussi des médecins -, ont finalement décidé de rompre le silence et émis des déclarations sur cette maladie contagieuse qui a vraiment pris de cours nos politiques. Silence radio pour les autres partis, qui ont cependant tous un objectif commun en tête : s’offrir le plus de visibilité et mobiliser les citoyens en vu des élections présidentielles de 2019. C’est la première déclaration d’une personnalité politique sur le sujet après plus de 20 jours après, mais avant les autres partis. Le Front de libération nationale (FLN) a défendu la gestion du ministère de la Santé de la crise de choléra, durant une conférence de presse lundi dernier, où le SG du parti, Djamel Ould Abbès, avait affirmé que «la question (de choléra) ne concerne pas uniquement le département de Santé, mais c’est une question d’hygiène» résultant des «ordures et des déchets ménagers se trouvant sur les voies publiques». Sur la déclaration tardive sur le choléra dans le pays par le ministère de la Santé, Ould Abbès a pointé du doigt «un problème de communication», à cause de l’arrivée de l’Aïd El-Adha, ce qui a compliqué la tache d’annoncer cette maladie. Intervenant après deux longues semaines de silence, le SG du FLN qui s’est privé même des vacances d’été pour promouvoir l’idée d’un nouveau mandat au président Bouteflika, s’est habitué auparavant à s’exprimer sur tout, durant chaque week-end, et à intervenir à l’occasion de chaque évènement ou célébration nationale. Même cas pour son «allié stratégique», le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui, même s’il est vrai que ce parti n’est pas ordinairement beaucoup avare, son silence a suscité des interrogations d’autant plus que cette formation politique se targuait d’avoir «une feuille de route sanitaire complète» dans son programme politique. Un fait plus étrange: même les partis incarnant l’opposition, qui sont souvent insatisfaits et critiques de l’action du gouvernement toujours prêts à dénoncer et traquer les moindres failles des responsables en se targuant d’en disposer d’alternatives, se sont tus et se sont montrés incapables même de rédiger un simple communiqué à ce propos. Et le seul espace où l’on peut entendre débattre de choléra en Algérie se trouve sur les réseaux sociaux, où les Algériens, en ordre dispersé, ont donné libre cours à leurs peurs, appréhensions et aussi à leurs frustrations quant à la gestion de cette crise épidémiologique et le peu d’informations officielles sur l’état réel de cette maladie qu’on pensait déjà disparue pour de bon du pays. Et c’est justement à travers les réseaux sociaux que Sofiane Djilali, président de Jil Djadid, a dû prendre son «courage politique» pour dénoncer «un désastre sanitaire». «Les maladies à symptômes aigus sont rapidement détectables et éventuellement maitrisables. Toutefois, ces maladies nous informent de la profonde dégradation de la gouvernance dans sa globalité», prévient Djilali, lundi soir, sur sa page Facebook. Par ailleurs, ce silence des politiques sur le choléra explique bien les maux qui touchent les partis politiques nationaux, qui paraissent ainsi profondément divisés en cette rentrée politique qui s’annonce pourtant très agitée.
Hamid Mecheri

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