Abdelmalek Sellal n’a pas fait dans la litote, en s’adressant aux membres de l’ARAV. Il leur a clairement défini leur mission au sein de cette instance celle qui consiste à lutter contre les actes de diffamation, de chantage, et d’appels à la violence et à la fitna. Au risque de sèvres sanctions, les chaînes de télévisions privées sont appelées à faire attention et mieux contrôler leurs programmes.
Un mois après l’instruction du gouvernement au ministère de la Communication d’assainir le secteur de l’audiovisuel, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a procédé, hier, à l’installation des membres de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV). Après la nomination de son ex-président, Miloud Chorfi, au poste de sénateur dans le tiers présidentiel, l’ARAV est entrée en l’éthargie, laissant le secteur de l’audiovisuel sans gouvernail. Sur 50 chaînes de télévisions privées, il n’y a que quatre qui sont agrées, toutes les autres travaillent d’une façon clandestine vis-à-vis de la loi. L’installation des membres de l’ARAV est une nécessité, voir une urgence, pour mettre le holà au secteur de l’audiovisuel. La cérémonie de l’installation des membres de l’ARAV s’est déroulée au Palais du gouvernement et en présence des membres de gouvernement. Lors de cette cérémonie, Abdelmalek Sellal a rappelé les missions de cette instance. Ainsi, le Premier ministre a insisté sur l’indépendance de l’ARAV vis-à-vis du pouvoir politique.
L’ARAV «est un organe indépendant dont l’action n’est encadrée que par les seules dispositions de la loi», a déclaré le Premier ministre à ce sujet. «Aussi, nous attendons de ses membres une action volontariste pour veiller au libre exercice de l’activité audiovisuelle, à l’impartialité, à l’objectivité, à la transparence, à la promotion des langues nationales, et au respect des valeurs et des principes de la société algérienne», a ajouté le Premier ministre.
Abdelmalek Sellal a d’ores et déjà donné des orientations sous forme d’instructions aux membres qui composent cette instance. Une sorte de feuille de route que les membres de l’ARAV doivent veiller à son application. Les grands axes de cette feuille de route consistent à réprimer tout acte de diffamation, de chantage, et d’appels à la violence et à la fitna. Abdelmalek Sellal a donné carte blanche à l’ARAV de lutter contre ce qui s’apparente comme atteinte à la dignité humain ainsi que les actes susceptibles de mettre la vie de la nation en danger. Néanmoins, il n’a pas omis de rappeler l’engagement du gouvernement et de l’ARAV à «soutenir et à être au côté des médias qui s’inscriront dans cette démarche vertueuse dans le respect de la loi et de la liberté d’information et d’expression». Cette même loi «sera strictement appliquée pour protéger les droits des journalistes et des artistes qui travaillent et travailleront dans ce domaine, veiller au respect de la législation et de la réglementation en vigueur et sévir en cas d’atteinte à la mémoire collective aux référents religieux, à l’identité nationale ou à la cohésion de la société algérienne», a t-il affirmé.
L’ARAV «est un organe indépendant dont l’action n’est encadrée que par les seules dispositions de la loi», a tenu à précisé le Premier ministre. Pour rappel, l’ARAV est une institution prévue par la loi relative à l’activité audiovisuelle, adoptée par le Parlement en 2014, afin de réguler le champ audiovisuel en Algérie et consolider la mission du service public.
Cette Autorité indépendante assumera ses prérogatives à la fois en tant que garant et gardien de la liberté d’exercice du métier. L’ARAV est composée de 9 membres nommés par décret présidentiel : 5 membres, dont le président, sont désignés par le président de la République, 2 membres non parlementaires, proposés par le président du Conseil de la nation, et 2 membres non parlementaires, proposés par le président de l’Assemblée populaire nationale. En matière de contrôle, l’Autorité doit, entre autres, veiller à la conformité aux lois et règlements en vigueur, de tout programme audiovisuel diffusé, quel que soit le support, s’assurer du respect des quotas minimums réservés à la production audiovisuelle nationale et à l’expression en langues nationales.
Hacène Nait Amara