Plus grand pays de l’Afrique, l’Algérie aspire à doter son économie d’une autonomie qui passe par trois objectifs énergétiques et pas des moindres, dont elle recherche la pleine sécurité pour l’avenir.
En effet, trois thèmes indépendamment l’un de l’autre, ont été traités hier à Alger, lors du premier Congrès international sur les énergies renouvelables, il s’agit de la sécurité énergétique, la sécurité en eau et la sécurité alimentaire. «Ces ressources naturelles sont à la base de toute vie sur cette terre mais aussi de toute activité et civilisation humaine, leur disponibilité a permis le bien-être, la paix, la prospérité et l’épanouissement des grandes civilisations connues par l’humanité», a indiqué le ministre de l’Énergie, Mustapha Guitouni, lors de son allocution. « La raréfaction a souvent conduit l’instabilité qui occupe une place centrale dans toute stratégie de développement durable afin de répondre aux besoins des populations présentes, mais également à des générations futures, tout en préservant l’environnement », précise le ministre, et ajoutant de ce fait que : « l’énergie et l’agriculture bénéficient d’une place centrale dans le programme du président de la République pour valoriser le potentiel de l’Algérie et construire une économie émergente fortement créatrice d’emplois et de richesses et qui répondent à l’objectif d’amélioration des conditions de vie des citoyens. Elle figure également parmi les priorités du gouvernement», dira-t-il.
L’Algérie dispose de ressources énergétiques fossiles appréciables, mais également d’un potentiel considérable en énergie renouvelable notamment à travers le solaire, Mustapha Guitouni précise, dans ce sens, que : «l’accès au service énergétique moderne est assuré à toute la population grâce aux investissements colossaux réalisés, mais l’Algérie est constituée dans sa majeure partie de désert, elle se place dans des besoins alimentaires croissants à moyen et long terme, du fait même de sa démographie et l’amélioration des conditions de vie. » Guitouni a indiqué, au cours de son discours, que : «l’Algérie dispose de ressources conventionnelles d’hydrocarbures de niveau appréciable, dont une partie seulement a été traduite en réserve. Le secteur s’y attelle d’élargir cette base de réserve de pétrole et de gaz à travers l’amplification des efforts d’exploration du domaine minier national, ce derniersdemeure encore sous exploré, notre objectif est également d’assurer une exploitation optimale des réserves prouvées par l’augmentation du taux de récupération des gisements afin d’en accroiître la production et d’allonger leur durée de vie. Ensuite, il s’agit de pouvoir définir les conditions optimales pour leur exploitation à long terme aussi bien des techniques économiques qu’en terme de protection de l’environnement», a-t-il signalé. Ces perspectives, selon le ministre, commencent, dès à présent, à être confrontées par leurs ressources énergétiques, soit le renouvelable et singulièrement le solaire qui sont progressivement en vue de leur déploiement à plus grande échelle à moyen terme. Ainsi toutes ces ressources vont contribuer à la sécurité énergétique du pays, mais, par la même, leur mobilisation à la diversification du mix énergétique. En outre, le ministre a fait état que : «le secteur s’est engagé dans cette voie et des résultats encourageant ont été obtenus, il nous appartient, à tous, de préserver ces ressources et de revoir nos ambitions vers le haut, vu l’ampleur du potentiel en la matière. Une autre dimension, la sécurité énergétique complémentaire la précédente et d’assurer une mise à disposition du produit et un service de qualité pour les ménages ou les activités économiques. Assurer un approvisionnement régulier en tous points du pays avec les qualités requises pour les besoins du consommateur. Ceci renvoie à la nécessité de poursuivre le développement des infrastructures de transformation, stockage, transport et distribution qui requiert d’importants investissements pour leur extension mais aussi pour leur consolidation.»
Assurer la sécurité énergétique de l’Algérie revient non seulement à mobiliser tout son potentiel de ressources, voire au-delà, développer des réserves à l’extérieur pour approvisionner le pays, mais aussi maîtriser la demande de même que développer et renforcer toutes les infrastructures du système énergétique national. «L’objectif final étant de garantir et de pérenniser une mise à disposition régulière et un service de qualité à l’utilisateur.»
Le défi de l’eau est global, car près du 1/5e de la population mondiale vit dans des zones de stress hydrique, ces phénomènes sont différés dans les prochaines décades avec un impact probable sur l’énergie et la sécurité alimentaire, «la demande dépasse l’offre dans des nombreuses. Si ce n’était pas la situation géographique de l’Algérie, elle se retrouve naturellement dans une zone de stress hydrique élevé, résultat de la pluviométrie faible et très faible même», précisera le ministre de l’Énergie.
Mohamed Wali