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Sarkozy nargue la justice

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« Vous ne trouverez jamais un centime libyen dans ma campagne » a déclaré, jeudi dernier, Nicolas Sarkozy au cours de son procès pour « financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 ». Une déclaration où il affirme être sûr de n’avoir laissé aucune trace de sa culpabilité et qui sonne comme un défi. Surtout qu’il confirme, dans le même temps, que le dossier sur la table du tribunal a nécessité « dix ans d’enquête, 48 heures de garde à vue, 60 heures d’interrogatoire ». Ce qui est confirmé par le procureur français du parquet national financier (PNF), Jean-François Bohnert qui est à l’origine du renvoi devant le tribunal de Sarkozy et de ses 15 co-accusés dont trois de ses anciens ministres. C’est un dossier de « 70 tomes » où plus de 21 pays ont été sollicités dans cette affaire. Ce qui a permis de retracer le trajet des fonds en question. « Les preuves de culpabilité sont dans le dossier » affirme le procureur. Ce qui rend l’argument du « centime libyen » avancé par Sarkozy digne du « prix du menteur en politique » qu’il a obtenu en 2014. Ceci dit, le procureur du PNF a détaillé, au cours de son entretien sur une chaîne d’infos continues, de manière très convaincante les 10 années d’enquête qui sont sur la table du tribunal. Sarkozy risque 10 ans de prison dans cette affaire où il se présente en récidiviste avec ses 3 ans de prison dont un an ferme dans une précédente affaire dite « bismuth ». Une condamnation définitive prononcée le 18 décembre dernier pour une « tentative de corruption d’un magistrat de la Cour française de cassation ». C’est un genre de crime économique que semble bien connaitre Sarkozy puisqu’il était déjà concerné par l’affaire dite de « Karachi » (un financement occulte de la campagne de Balladur). Sarkozy était son ministre du budget avant d’être son porte-parole lors de la campagne présidentielle en 1995. Comme on le constate, l’argent des campagnes électorales ainsi que les manigances en tous genres, relèvent d’une grande expérience de Sarkozy. En criant au complot, jeudi dernier, il se met, tout simplement, dans la peau de l’arroseur arrosé. Le même aplomb que celui de Jérôme Cahuzac, l’ancien ministre français du Budget condamné à 2 ans de prison ferme en 2018. Peine qu’il passera, lui aussi, avec un bracelet électronique. C’est ce qui attend surement, François Fillon, l’ancien Premier ministre de Sarkozy qui aime les costumes, condamné à 4 ans de prison pour avoir fictivement déclaré avoir employé, avec les deniers de l’État, son épouse Pénélope. Il attend d’être rejugé sur décision de la Cour de cassation qui a, toutefois, confirmé définitivement sa culpabilité. De l’affaire Urba en 1971 à celle du « fonds Marianne » en 2023 (mise sous le boisseau) en passant par plusieurs dizaines d’autres malversations financières commises par un personnel politique qui laissent une dette colossale aux générations futures. De Gaulle aurait crié « la France outragée ! La France brisée ! La France martyrisée ! ». Qui est comme Paris en 1944 mais sans être libérée !
Zouhir Mebarki

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