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Sale coup en coulisses

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À l’approche de la réunion du Conseil des sécurité sur la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), la tension montre d’un cran entre les deux parties en conflit, le Front Polisario et le royaume du Maroc, mais aussi parmi les membres de l’organe central de l’ONU en tout ce que cette réunion représente de décisif pour l’avenir de la question sahraouie. Le mandat de la MINURSO qui expire le 31 octobre prochain devrait, comme le CSNU a coutume de faire, être renouvelé. Il faut noter par là une procédure usée et rusée par laquelle le Makhzen et ses alliés entretiennent le statuquo pour faire perdurer la solution de l’autodétermination à une question de décolonisation par essence et par nature juridique. Or, le respect du droit international, même à minima, aurait voulu que les prérogatives de la MINURSO soient étendues à d’autres domaines dont la surveillance des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Mais cette fois-ci, le souci est beaucoup plus sérieux. Le Conseil de sécurité est invité à trancher une résolution qui fait une grave entorse au droit international et à ses propres résolutions conférant au peuple sahraoui le droit de disposer de lui-même dans le cadre d’un plan onusien adopté il y a plus de trois décennies. En effet, les États-Unis d’Amérique ont fait offre d’un supposé projet de paix qui prend le parti de la force d’occupation marocaine au détriment d’un peuple qui lutte pour son indépendance depuis un demi-siècle maintenant. Le projet de Washington rompt carrément avec la doctrine de décolonisation qui s’applique à deux parties en conflit depuis 1975 et reconnue comme telle, et est consacrée, dans les textes de l’ONU et les résolutions de son Conseil de sécurité. En clair, le document invite à abandonner la mission de décolonisation au Sahara occidental pour s’aligner sur le plan marocain qui propose une large autonomie. En prévision de ce coup de force, les alliés du Makhzen multiplient les contacts et les tractations en coulisses en vue de faire valider les thèses et les approches marocaines. Dans la foulée, nous apprenons de source bien informée que la France, membre permanent du Conseil de sécurité qui fait peu cas du droit international, mène, aux côtés des Émirats arabes unis, un travail de lobbying auprès des membres permanents et non-permanents pour quémander des soutiens et, par conséquent, faire voter la résolution portée en faveur du Maroc. Le Makhzen et ses alliés préparent un véritable viol du droit international qui n’est pas exempt de conséquences graves sur la sécurité et la paix régionales et même internationales.
Farid Guellil

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