Après une période d’éclipse, La Fondation France-Libertés, fondée par Danielle Mitterand reprend son combat pour la lutte du peuple sahraoui et vient d’ exprimer sa préoccupation concernant les violations des droits de l’homme au Sahara occidental, regrettant l’absence d’améliorations significatives. «Les journalistes, au Sahara occidental, constituent une cible pour toutes les formes d’harcèlement, de violence et d’arrestation arbitraire. Nous avons noté plusieurs cas de journalistes interpellés, violentés et injustement poursuivis», a affirmé la fondation française dans une intervention lue en son nom par Malaaïnine El Ouali, défenseur sahraoui des droits de l’homme et membre de l’Association sahraouie des victimes des graves violations des droits de l’homme commises par l’État marocain (ASVDH). Cette restriction de la liberté de la presse et l’impunité des responsables de cette violence contre les journalistes sahraouis conduit à une vaste campagne d’autocensure dans le reste du corps de la presse. De même, de nombreux journalistes étrangers ont été expulsés du Maroc et du Sahara occidental, a-t-il ajouté. La liberté d’expression n’est pas seulement violée au Sahara occidental, mais également au Maroc, comme c’est le cas du journaliste indépendant Ali Lemrabet, interdit d’exercer sa profession pendant 10 ans et qui risque de se retrouver demain sans papiers», a rappelé France-Liberté. Elle a également souligné que les manifestations pacifiques, sit-in, conférences et autres formes pacifiques de protestation de la population sahraouie dans les territoires occupés sont systématiquement réprimées par la police marocaine. «Un usage excessif de la force est employé pour la dispersion des manifestants pacifiques. Les pierres, les matraques, les barres métalliques et même parfois des armes blanches y sont utilisées», a-t- elle déploré. Depuis le 15 janvier 2014, la Coordination des associations sahraouies a envoyé 15 correspondances au Rapporteur spécial sur la liberté d’association et de rassemblement pacifique, dénonçant leur interdiction par la force, a rappelé France-Libertés, ajoutant que les associations de la société civile sahraouie n’ont pas encore reçu d’autorisation de la part des autorités marocaines. La fondation a appelé à la création d’un mécanisme de surveillance et de protection des droits de l’homme au Sahara occidental, que ce soit au sein de la MINURSO, Mission des Nations unies pour le Référendum au Sahara occidental ou à travers la nomination d’un représentant spécial. Sur un autre plan Le Front Polisario, par une démarche auprès du Conseil fédéral suisse, dépositaire des Conventions de Genève, a déclaré «s’engager à appliquer les Conventions de Genève de 1949 et le Protocole I dans le conflit l’opposant au Royaume du Maroc», a indiqué à la presse Mhamed Khadad, coordinateur sahraoui avec la MINURSO. En 1975, le Front Polisario avait déclaré unilatéralement qu’il respecterait le droit des Conventions de Genève, et il s’y est toujours tenu. La déclaration de ce 23 juin 2015 a une toute autre portée car elle a été acceptée par le Conseil fédéral suisse, et elle consacre ainsi le Front Polisario comme sujet de droit international et seule «autorité représentant le peuple du Sahara occidental luttant pour son droit à disposer de lui-même» (Article 96.3 de Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1949). Au grand dam du Maroc qui s’est livré a un exercice tout aussi ridicule qu’inutile de protestation. Cette déclaration a aussitôt été notifiée à l’ensemble des Etats signataires, et elle est d’effet immédiat. Le Maroc étant lui-même signataire, le conflit opposant le Front Polisario et le Maroc est ainsi entièrement régi par les dispositions du droit international humanitaire, qui lient d’une manière égale les parties au conflit. Pour ce faire les dirigeants sahraouis font savoir que Le Front Polisario est déterminé à utiliser toutes les facettes du droit international pour parvenir à son but, le référendum d’autodétermination, et pour ce faire il conduira toutes les actions en justice qui lui semblent nécessaires.
M. B.