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Saha aïdkoum, quand même…

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Comme chaque année, l’Algérien lambda accueillera l’Aïd el-Fitr les poches trouées et les dettes en bandoulière. «Chah’fina», serions-nous tentés de dire de nous-mêmes, tant le mode de vie que nous adoptons, et qui n’en est pas un, nous laisse à ce point «sur le carreau».
Gaspillage, dépenses outrancières, bamboula, soirées ludiques et divertissement : voilà en quoi se résume le mois sacré algérien. Ce qui devait être un renouveau spirituel, une quête de profondeur morale et intellectuelle, un regard nouveau posé sur la vie et sur nous-mêmes s’est transformé en un mois de ripaille et de sommeil.
Il fut un temps où les gens programmaient pour ce mois de lire tant de livres, de faire tant d’actions et d’accomplir tant d’autres choses qu’ils n’avaient pas eu le temps de faire pendant les autres mois, et ils en sortaient de ce mois avec la plénitude du devoir accompli, avec la jouissance de la quête spirituelle achevée, ou au moins, avec la satisfaction d’avoir fait des lectures intéressantes et édifiantes.
Autre temps, autres mœurs. Le gaspillage a émaillé nos coins de rues, les millions de baguettes de pain ont fini dans les poubelles, un sentiment d’un ratage spirituel qui est reconduit chaque année, une faillite intellectuelle et spirituelle que les chaines de télévisions ont reflété pendant plus de quatre semaines, renvoyant à la société, choquée et éberluée, ses propres bas-fonds.
Saha aïdkoum, quand même…
F. O.

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