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SA DÉCISION DE SOUTENIR LE PRÉTENDU PLAN MAROCAIN POUR LE SAHARA OCCIDENTAL CONTINUEÀ FAIRE RÉAGIR : Macron démolit par les partis

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La volteface de la France de Macron qui a apporté son soutien au plan de règlement du conflit du Sahara occidental qui prône une autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine, continue de susciter une vague d’indignation dans la classe politique française qui voit en elle, une erreur historique et un reniement des principes qui fondent la politique étrangère de la France basée sur le respect du droit international, des droits humains et de la libre détermination des peuples.
Le président français, Emmanuel Macron, s’est fendu de ce cadeau au royaume pour mieux préparer la visite qu’il compte entreprendre dans ce pays. C’est un appât pour mieux ferrer le royaume et lancer une OPA sur ses richesses et plus encore sur sa souveraineté. Le royaume étant affaibli par la maladie de M6 et la guerre ouverte pour sa succession avait besoin du coup de pouce de Macron pour rééquilibrer les forces, dans la famille royale et son entourage  qui se battent pour s’assurer le leadership en cas d’un renoncement de M6. La puissance, supposée, que ces clans souhaitaient s’attirer en enfourchant la vague de la normalisation avec l’entité sioniste est battue en brèche par la mobilisation du peuple marocain contre les accords Abraham. Et le soutien, intéressé, de Macron au plan marocain est venu comme un atout dans la manche du clan emmené par Azoulay et qui a comme poulain le prince héritier Hassan III le fils de M6.
Le parti socialiste français (PS) a condamné, jeudi, « un tournant diplomatique précipité » face au renforcement du soutien de la France au prétendu plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, rappelant son engagement en faveur du respect du principe de « la libre détermination des peuples ».  Cette formation politique, membre de l’alliance du Nouveau front populaire (NFP), condamne cette décision unilatérale, prise sans le moindre débat ni concertation avec le Parlement. Il a indiqué, à ce titre, qu’il a découvert, au même titre que les français, une lettre adressée au roi Mohammed VI à l’occasion du 25e anniversaire de son intronisation, dans laquelle Emmanuel Macron a pris la décision de reconnaître le plan marocain pour le Sahara occidental ». Il a estimé qu’ « aucune urgence ne justifiait une telle annonce au cœur de l’été, à un moment où le gouvernement démissionnaire est censé gérer les affaires courantes ». Plus critique, le parti socialiste estime  que le président  français joue un coup de communication sans vision politique qui s’inscrive dans le temps long et que ne peut justifier la visite d’État prochaine qu’il compte effectuer au Maroc, a indiqué un communiqué du parti qui «n’a pas manqué d’évoquer son inquiétude quant aux conséquences et appelle de ses vœux une diplomatie fondée sur l’apaisement et le dialogue».

« Erreur historique majeure »
Pour sa part, le groupe écologiste du Sénat français a condamné fermement le soutien apporté, par Paris, au prétendu « plan d’autonomie » marocain pour le Sahara occidental, qualifiant cette décision de « personnelle » et d' »erreur historique majeure ». Le groupe a estimé que  « cette lourde décision venant d’un homme seul à la tête d’un État, sans gouvernement ni majorité, sonne plus que jamais comme une erreur historique majeure et un énième fiasco sur la scène internationale du président Macron », indique un communiqué de ce groupe.  Les écologistes qui ont rappelé les fondements de la politique étrangère de la France, basée sur le respect du droit internationale et le respect du droit des peuples à l’autodétermination, ont appelé le président français à respecter le droit international et de faire prévaloir le droit sur les intérêts économiques collectifs et/ou individuels », exigeant la stricte application des accords de cessez-le-feu de 1991 entre le royaume du Maroc et le Front Polisario » et « le respect des arrêts de la Cour de Justice de l’Union européenne ».
Le groupe demande également à l’ONU de mettre tout en œuvre pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental,  tout en estimant que la situation au Sahara occidental est claire et ce territoire, considéré comme non autonome par l’ONU et l’ensemble des institutions internationales, ne peut être placé sous souveraineté marocaine.  Ils citent, pour preuve, les décisions de la Cour de justice de l’UE (arrêts du 21 décembre 2016, du 20 février 2018, du 19 juillet 2018, du 30 novembre 2018 et du 29 septembre 2021) affirmant que le Sahara occidental dispose d’un statut séparé et distinct par rapport au territoire marocain et qu’il relève du droit à l’autodétermination. C’est dans ce cadre que les écologistes se sont opposés aux accords commerciaux entre le Maroc et l’UE sur la pêche et l’agriculture en 2021. Accords qui ont été d’ailleurs annulés par la justice européenne en raison du non-respect du principe du consentement du peuple sahraoui, a rappelé le groupe écologiste au sénat français.

L’AARSD : « Atteinte aux principes défendus par la France »
L’Association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARSD) a, pour sa part, «qualifié le soutien apporté par Paris au prétendu plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental d’atteinte aux principes défendus par la France», appelant le président Macron à revenir au respect du droit.  « Cette position décidée en cette fin de juillet est-elle une initiative du Président qui, pour renouer avec le Maroc et satisfaire les intérêts des entreprises françaises, qui y sont installées, trahit la position française traditionnelle soucieuse d’équilibre au Maghreb et respectueuse des résolutions du Conseil de sécurité ? », s’est interrogée l’association dans un communiqué, affirmant qu' »elle est aussi une atteinte aux principes défendus par la France ».
L’association rappelle, à ce titre, que ce 30 juillet, le président français, dans un courrier adressé au roi du Maroc, « a radicalement fait évoluer la position française traditionnelle en assurant le souverain marocain que le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine et que le plan d’autonomie marocain est la seule base pour aboutir à une solution.  L’association des Amis de la RASD dénonce la position exprimée par le Président français et lui demande de revenir au respect du droit plutôt que de se plier aux intérêts des entreprises installées au Maroc ». Pour cette association, « la France, membre du Conseil de sécurité, doit faire en sorte que le Plan de paix de 1991 soit enfin appliqué avec la mise en œuvre d’un référendum d’autodétermination. De même, la France membre de l’Union européenne, doit respecter les arrêts de la Cour de Justice de l’UE ». Elle souligne, dans ce contexte, qu’elle « soutient fermement » le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui, dans l’exigence du respect du droit international et de celle du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Les réactions à la décision d’Emanuel Macron de soutenir le plan marocain vont se multiplier dans les prochains jours notamment dans le sillage du débat sur une probable cohabitation que veut éviter le président français mais à laquelle il ne pourrait échapper si on se fie aux tractations qui secouent actuellement la scène politique française.
Slimane B.    
 

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