Le compte à rebours commence pour l’organisation d’un référendum populaire à l’effet de voter le projet de la nouvelle Constitution, qui jette les bases de la nouvelle Algérie.
À vrai dire, le ton a été donné le 12 août écoulé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la rencontre gouvernement-walis. À se fier aux dernières informations non confirmées se rapportant aux délais arrêtés pour l’échéance, soit avant fin octobre, autant dire que le rendez-vous est tout proche pour s’y intéresser de près.
« Je vous invite, dès maintenant, à vous préparer à l’étape du référendum (sur l’avant-projet de révision de la Constitution) afin de garantir les meilleures conditions et moyens matériels et psychologiques à même de permettre au citoyen d’avoir son mot à dire sur l’avenir de son pays », avait ordonné le chef de l’État aux cadres de l’administration centrale comme locale à l’ouverture de la réunion gouvernement-walis.
À rappeler d’emblée que la première mouture du texte a été rendue publique et distribuée en conséquence aux partis politiques, organisations de la société civile et personnalités nationales, à la mi-mars dernier. Soit la semaine qui a suivi la remise entre les mains du président Tebboune du texte rédigé sous la direction d’Ahmed Laraba, président du Comité d’experts, lequel a été instruit d’élaborer le projet autour de sept axes principaux, à savoir le renforcement des droits et libertés des citoyens, la moralisation de la vie publique et politique et lutte contre la corruption, la consolidation de la séparation et l’équilibre des pouvoirs, le renforcement du pouvoir de contrôle du Parlement, l’indépendance de la Justice, l’égalité des citoyens devant la loi et enfin la consécration constitutionnelle des mécanismes d’organisation des élections.
Depuis lors, le débat a été amorcé sur le texte et les différents segments de la société, et ceux de la sphère politique ont été fortement impliqués dans l’élaboration de propositions. Juillet, la présidence de la République a accueilli 2500 propositions d’amendements. À noter au passage certaines clauses les plus en vue dans les textes qui ont suscité aussi bien l’intérêt que la polémique de l’opinion publique nationale. À commencer par le poste de vice-président de la République, dont l’article en question n’a pas fait l’unanimité. Il y a également le point relatif à la possibilité pour le chef de l’État d’envoyer des troupes militaires de l’ANP à l’étranger pour le maintien de la paix si la communauté internationale, africaine ou régionale le sollicite.
À noter également la question du régime politique que compte instauré le chef de l’État. Bien qu’elle ne fait pas forcément l’objet d’un traitement dans la Constitution, Tebboune a maintes fois rappelé qu’il compte diriger le pays avec des prérogatives « pas trop présidentielles » qu’elles l’étaient chez son prédécesseur. Autrement dit, sous un régime semi-présidentiel.
Les délais arrêtés en attendant l’officialisation
Dans le fond, le fait de remettre sur la table un dossier d’importance qui engage l’avenir des générations futures, dont le texte se voulait une assise à l’édification de la nouvelle Algérie, atteste que le projet est marqué noir sur blanc sur l’agenda et est frappé du sceau de la République. L’importance de ce projet se voit dans la déclaration du chef de l’État, tenue à cette occasion : « Le changement revendiqué par le Hirak populaire est certes un changement pacifique, mais radical qui passe par la Constitution, le socle de l’État ».
Ensuite, évoquer la dernière étape du projet qui devrait consacrer la nouvelle Loi fondamentale du pays renseigne on ne peut plus clair sur l’avancée remarquable enregistrée dans l’étape de recueil des propositions.
À présent, ce chapitre semble fermé et la classe politique reste dans l’expectative de la mouture finale. D’ailleurs, interrogés, hier, par nos soins, des acteurs politiques disent attendre le texte final. D’autre part l’emploi de la formule « dès maintenant » pour instruire l’Exécutif national et local sur le référendum en dit long sur les délais envisagés dans l’agenda présidentiel.
Farid Guellil