Un groupe de travail algéro-chinois devrait être mis en place pour éperonner le mégaprojet de la mine de fer de Tindouf. Le partenaire chinois a réitéré son intérêt y à investir.
Le traitement du minerai de fer et la réduction du taux de phosphore, dans le cadre du projet de développement des gisements de minerai de fer de Gara Djebilet (Tindouf), ont fait l’objet, entre autres, d’une rencontre, jeudi, entre le Président-directeur général (PDG) du groupe Sonarem, Belkacem Soltani, et une délégation de la société chinoise MCC (China Metallurgical Group Corporation), conduite par le directeur général de MCC International, Jia Ningchuan, qu’il a reçue, jeudi au siège du groupe, en présence du directeur général de l’entreprise nationale de fer et d’acier (Feral), Reda Belhadj.
La rencontre a porté sur les moyens de coopération entre les deux parties, à ce sujet. Belkacem Soltani a souligné l’importance du recours aux méthodes modernes pour réduire le taux de phosphore et accélérer la réalisation des essais techniques localement, à travers la création de groupes de travail conjoints algéro-chinois, à même d’accélérer la cadence de réalisation du projet. Il a également mis en avant les importantes potentialités minières dont regorge l’Algérie, lui permettant de répondre aux besoins des usines nationales de fer et d’acier et de s’orienter vers l’exportation à l’avenir. La délégation chinoise qui a renouvelé son intérêt à investir dans le projet, a exprimé sa disposition à établir une feuille de route pour lancer les essais préliminaires et former un groupe de travail technique conjoint, en vue de contribuer à accélérer la concrétisation du projet stratégique de Gara Djebilet et à promouvoir le développement du secteur minier localement. Cette information situe l’état d’avancement du projet d’exploitation de la mine de Gara Djebilet qui avance concrètement sur le terrain. En avril dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait procédé à la pose de la première pierre du projet de complexe de production de concentré et de boulettes de minerai de fer dans la région de Toumiat à Béchar. Fin novembre 2023, le président Tebboune se trouvait à Tindouf pour la pose de la première pierre du projet de la voie ferrée Bechar-Tindouf-Gara Djebilet, longue de 950 km. Il avait, à cette occasion, mis l’accent sur la nécessité de respecter les délais de réalisation de ce mégaprojet stratégique, fixés à 30 mois, soulignant que l’avenir de l’Algérie est intimement lié à la mine de Gara Djebilet, laquelle permettra, avait-il poursuivi, d’économiser trois milliards de dollars de facture d’importation du fer. Il avait expliqué que « ceci est l’économie à laquelle nous aspirons, qui va donner un nouveau souffle à l’économie nationale ».
À l’entame de sa visite de travail dans la wilaya de Tindouf, le président Tebboune avait procédé à la pose de la première pierre du projet d’usine de traitement du minerai de fer extrait de la mine de Gara Djebilet, le plus grand investissement minier en Algérie depuis l’indépendance. Dans sa démarche visant à libérer l’économie nationale de la dépendance aux hydrocarbures, l’Algérie place d’immenses espoirs dans la mine de fer de Gara Djebilet, avec sa réserve estimée à près de 3,5 milliards de tonnes de fer, au cœur de la wilaya de Tindouf. Il s’agit, expliquent les spécialistes, de diversifier les ressources, de renforcer la souveraineté économique et doter l’Algérie d’une filière sidérurgique compétitive et intégrée, capable de répondre à la fois aux besoins internes et aux exigences des marchés extérieurs. À ce propos, ils font observer que Gara Djebilet se veut aussi une porte ouverte vers le continent africain. Car, dans un contexte où la demande en acier ne cesse de croître et où la Zone de libre-échange continentale africaine prend forme, l’Algérie entend se positionner comme un acteur central du marché africain du minerai de fer et de l’acier, capable d’approvisionner ses voisins tout en générant de nouvelles recettes d’exportation. La promesse stratégique à long terme portée par Gara Djebilet est celle d’une Algérie qui prépare sérieusement et dans les faits l’après-pétrole.
M’hamed Rebah