Un plan global pour le retrait des mercenaires et de soldats étrangers en Libye a été approuvé par les responsables militaires composant le Comité libyen 5+5 qui a été mis en place au terme de la Conférence internationale Berlin I, sur la Libye, à laquelle pour rappel l’Algérie a pris part.
Le chef de la mission des Nations unies en Libye, Jan Kubis saluant le plan de retrait des mercenaires et des soldats étrangers présents sur le sol libyen, il dira que c’est «une percée décisive», qui crée, a-t-il poursuivi «une dynamique positive sur laquelle il convient de s’appuyer pour avancer vers une étape stable et démocratique » , notamment cite-t-il la tenue d’élections nationales libyennes « libres, crédibles et transparentes le 24 décembre, avec des résultats acceptés par tous ».
Ce plan d’action du comité militaire libyen « 5+5″ sera selon l’ONU « la pierre angulaire d’un processus graduel, équilibré et séquencé de retrait de tous les mercenaires, combattants étrangers et forces étrangères du territoire libyen », a affirmé dans un communiqué l’institution onusienne qui a parrainé à Genève, depuis mardi dernier, une réunion de trois jours du comité militaire libyen. Alors que les échéances électorales en Libye s’approchent, le peuple libyen pressé de renouer avec la vie politico-institutionnelle, par la tenue des élections prévues le 24 décembre prochain, n’a cessé d’alerter sur la menace de la présence en Libye des mercenaires et de soldats étrangers sur non seulement ce rendez-vous électoral, mais sur son pays et la stabilité et la sécurité de la région. Longtemps ayant été le théâtre de conflits armés et de crises entre les Libyens, sur fond des interférences et des ingérences étrangères, au rythme de leurs divergences et convergences, les Libyens exhortent l’ONU et notamment son Conseil de sécurité à faire preuve de davantage de fermeté, notamment en matière de faire respecter l’embargo sur les armes et le départ des mercenaires et soldats étrangers de Libye.
Avec l’élaboration du plan global en question par le comité militaire libyen 5+5, l’Onu a exhorté, dans son communiqué les membres du dit Comité « à saisir cette opportunité pour promouvoir la pleine mise en œuvre de l’Accord de cessez-le-feu à travers ce plan d’action, y compris par le déploiement d’observateurs de cessez-le-feu des Nations unies, ce qui devrait avoir lieu bientôt». Le membre du Comité 5+5 le général libyen, Gribil Al-Fitouri, cité par des médias locaux avait déclaré, lundi dernier, la veille de la réunion du Comité 5+5 à Genève, avait indiqué que la rencontre verra outre la présence des membres de la Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul), « certains représentants de pays étrangers » sans donner plus de détails. Le retrait des mercenaires et des forces étrangères de Libye étant indispensable pour l’organisation et le bon déroulement des élections générales à la date prévue, à la réunification de l’institution militaire, ainsi qu’à la réussite du processus de réconciliation nationale, la ministre libyenne des Affaires étrangères, Nadjla Al-Mangoush, avait affirmé que la présence de ces mercenaires et soldats étrangers « restreint la souveraineté libyenne » et « menace le cessez-le feu en vigueur(…) » avant d’ajouter que « les Libyens veulent organiser des élections loin des armes ». Il est à rappeler que les participants à la Conférence de Berlin I et II, les acteurs libyens, l’Union africaine (UA) ainsi que les pays voisins de la Libye, notamment lors de la rencontre d’Alger, ont mis en avant « l’urgence » du retrait des mercenaires et des forces étrangères de la Libye. Lors d’une conférence de presse co-animée par la cheffe de la diplomatie libyenne et son homologue algérien, Ramtane Lamamra, au terme de la réunion d’Alger, fin août dernier, des pays voisins à la Libye, le ministre Lamamra a déclaré que « nous entendons à être partie prenante en tant que pays voisin de ce processus (retrait des mercenaires). » «Normalement c’est le Comité militaire 5+5 qui a la charge de déterminer les modalités de ce retrait » avait déclaré le ministre, mais nous avons marqué de l’intérêt, a-t-il poursuivi «en tant que pays voisin pour être associé, d’une manière ou d’une autre aux travaux de ce Comité comme d’ailleurs au forum politique».
Karima Bennour