Le rétablissement de la retraite proportionnelle sans condition d’âge semble désormais inscrit parmi les revendications phares de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA).
Après avoir lancé des appels ici et là aux autorités quant à la révision de ce dossier, c’est carrément au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, que la question de la retraite anticipée a été exposée jeudi dernier.
En effet, dans le cadre des concertations avec les dirigeants de partis politiques et des représentants de la société civile, le président Tebboune a reçu le secrétaire général de l’UGTA, Salim Labatcha. Ce dernier a affirmé que la rencontre avec le Président avait porté sur diverses questions concernant le citoyen dont des dossiers d’ordre socio-économique. Parmi ces questions, le SG de l’UGTA a évoqué le dossier de la retraite proportionnelle sans conditions d’âge. « Nous avons proposé la révision de la loi relative au départ à la retraite après 30 ans de service »a-t-il fait savoir, soulignant que le président Tebboune a rassuré quant à un projet économique sérieux qui préservera les entreprises et postes d’emploi.
Il est à noter, dans ce cadre d’idées, que ce n’est pas la première fois que l’UGTA affiche son attachement à cette revendication. En février dernier, Ferhat Chabekh, qui est cadre à la Centrale syndicale, avait déclaré sur les ondes d’une radio locale, qu’il est illogique d’imposer à un travailleur ayant achevé ses 32 ans de service de continuer à exercer jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite fixé à 65 ans. Pour ce syndicaliste, le retour à la retraite sans condition d’âge reste une des solutions à même de résoudre la problématique du chômage des jeunes, notamment les diplômés des universités et des centres de formation. Cette option permet, avait-il expliqué, de libérer des postes et de laisser place aux nouveaux employés. De ce qui est de la justification de la suspension de ce type de retraite en raison du déficit de la CNR, il avait estimé qu’il appartient au gouvernement d’y trouver une solution et ne pas obliger le travailleur à rester en poste après avoir accompli ses 32 ans de service.
L’on comprend donc à travers tout cela que l’UGTA tente de redorer son blason et de rengager surtout la confiance des travailleurs qu’elle a perdue depuis belle lurette. Cette organisation semble en effet vouloir retrouver sa véritable cause qui est la lutte et la défense des droits des travailleurs. Elle, qui depuis des années, a été déviée de ses objectifs sous la présidence d’Abdelmadjid Sidi Saïd connu avec ses déboires avec la bande et son soutien inconditionnel au président déchu, et dont son 5ème mandat a été annulé par la mobilisation du 22 février.
Ania Nait Chalal