Les enseignants contractuels ayant passé l’épreuve orale du concours de recrutement ont, pour leur majorité, vu leur rêve d’être intégrés s’évaporer.
Se disant lésée, la Coordination des enseignants contractuels a décidé de maintenir les actions de protestation, prévues à partir du 10 juillet, et d’aller vers une série d’autres actions. Dévoilés jeudi soir, les résultats finaux du concours de recrutement des 28 000 enseignants dans le secteur de l’Éducation nationale n’ont pas fait que des heureux. La concurrence étant très serrée, pas moins de 120 000 candidats ont été définitivement éliminés, dont des enseignants contractuels qui croyaient avoir toutes les chances de leur côté. En effet, après avoir eu des assurances sur la comptabilisation de l’expérience, la plupart se sont rendu compte, à l’heure de l’affichage jeudi soir, que c’était loin d’être le cas. Certains, même avec une moyenne de 13/20, n’ont pas été admis, ce qui a provoqué une grande déception parmi les candidats, notamment les contractuels. Selon le chargé de communication au Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique, Messaoud Boudiba, les admis au concours oral ont été classés, selon le nombre de postes ouverts dans les différentes wilayas du pays. «Seuls, ceux qui ont eu la meilleure moyenne ont été sélectionnés», explique-t-il. Parlant des contractuels, Boudiba a souligné que cette catégorie a perdu la priorité d’être admise au concours, malgré les assurances de la tutelle.
Il convient de rappeler à ce titre que le représentant de la Coordination des enseignants contractuels, Bachir Saïdi, avait annoncé, dans un communiqué rendu public, à l’issue d’une rencontre avec les représentants de wilaya vendredi, la reprise des protestations à travers l’organisation de sit-in dans toutes les wilayas du pays, le 10 juillet à partir de 10h. Ces actions seront suivies, le 13 du même mois, d’un rassemblement national devant la direction de l’Éducation à ruisseau, à Alger, à partir de 10h aussi. Il sera, avait ajouté Saïdi, transmis à la tutelle une demande d’audience avec la ministre du secteur, Nouria Benghebrit, pour débattre de la plateforme de revendications de la Coordination.
Parmi les raisons qui ont poussé les enseignants contractuels à aller une énième fois vers la contestation, Saïdi évoque l’organisation du concours de recrutements de 28 000 enseignants qui s’est déroulé, avait-il accusé, dans l’opacité. Il avait expliqué, à ce titre, que la sélection des admis à l’examen écrit s’est faite de façon inexpliquée, à savoir l’absence de barèmes. Toujours en ce qui concerne les corrections, le représentant des enseignants contractuels avait regretté qu’elles soient faites par un seul enseignant. En outre, Bachir Saïdi avait déploré que le ministère de l’Éducation n’ait pas concrétisé ses promesses, à savoir la comptabilisation de l’expérience professionnelle. À cet effet, la Coordination à travers son porte-parole avait lancé un appel à la tutelle pour prendre en compte l’expérience des enseignants contractuels postulant au concours de recrutement, comme cela a été décidé auparavant. Il avait appelé aussi à donner la possibilité aux candidats de déposer des recours après l’affichage des notes, le renouvellement des contrats en attendant l’ouverture d’un concours interne, et enfin régler le problème des salaires des contractuels. Aussi, rappelle-t-on, ce n’est pas la première fois que les enseignants contractuels descendent à la rue. Une marche de la dignité avait été organisée le 27 mars dernier depuis Béjaia jusqu’à Boumerdès. Les contractuels revendiquaient l’intégration directe, sans condition et sans concours.
Ania Nait Chalal
