Le représentant du Front Polisario à Washington, Mouloud Saïd, a regretté jeudi la décision du président américain sortant de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, soulignant qu’une telle démarche ne changera ni la nature ni le statut des territoires occupés. « Nous regrettons la décision prise par le président Trump, mais la réalité est que le Maroc occupe une partie du territoire d’un État membre de l’Union africaine. Une telle décision ne changera ni la nature ni le statut du territoire », a déclaré le diplomate sahraoui dans une première réaction à la décision de Trump.
« En outre, le peuple sahraoui ne peut être utilisé comme une marchandise dans les transactions diplomatiques internationales. Le peuple sahraoui continuera avec détermination à lutter jusqu’à la fin de l’occupation et le respect de la Charte de l’Union africaine », a-t-il ajouté. Pour rappel le président Trump a annoncé que le Maroc et Israël sont parvenus à un accord pour normaliser leurs relations, en contrepartie de quoi il engageait la reconnaissance, par les États-Unis, de la « souveraineté» du Maroc sur un territoire non autonome dont le peuple est appelé à l’autodétermination par l’ONU, depuis 1966.
Stupéfaction chez les Amis de la RASD
De son côté l’association française des Amis de la RASD est à la fois «stupéfaite » mais pas « surprise » par la dernière sortie de Trump – «la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental»- qui d’une seule pierre atteint deux cibles, le peuple sahraoui et le peuple palestinien en faisant croire à une nouvelle donne diplomatique». L’association des Amis de la RASD ne peut au contraire que » saluer un peuple qui vient de reprendre la lutte armée et de montrer à la Communauté internationale que sa volonté de devenir indépendant en passant par l’autodétermination est intacte ». L’association des Amis de la RASD salue les réactions immédiates enregistrées cette nuit et reprises par les médias internationaux. « Le Sahara occidental n’est pas à vendre ! Il relève de l’application inaliénable du droit de la décolonisation. Deux sénateurs américains viennent ainsi de déclarer : « on ne peut nier le droit international ou le droit des Sahraouis à s’autodéterminer », l’un démocrate, Patrick Leahy et l’autre républicain, président de la Commission défense, James Iinhofe . Le porte-parole du Secrétaire général, GUTERRES, a de son côté affirmé : « la position de l’ONU demeure inchangée ». D’autres déclarations en faveur de l’autodétermination se multiplient. Suite à la décision de reprise de la lutte armée devant l’impuissance de l’ONU à affronter l’occupation marocaine du Sahara occidental, l’Association des Amis de la RASD a déjà pu « observer l’ampleur et la variété des soutiens exprimés à la lutte sahraouie. Ces soutiens, rarement repris par les grands médias et souvent sous-estimés, témoignent dans la durée de la force du réseau diplomatique du Front Polisario et de celle des réseaux solidaires, associations, partis, syndicats, États quand ils reconnaissent la RASD. Depuis 45 ans, ces soutiens ne manquent jamais au peuple sahraoui». L’association des Amis de la RASD est convaincue que la «décision illégale de Donald Trump, sur le départ, va mettre davantage en route ces réseaux et accompagner jusqu’à la victoire la reprise de la lutte armée décidée le 13 novembre par tous les Sahraouis. Elle s’adresse tout particulièrement aux autorités françaises pour qu’au niveau du Conseil de sécurité la position de notre pays soit sans ambiguïté et marginalise cette reconnaissance de souveraineté, qui se réduira très vite à un feu de paille».
Mokhtar Bendib