La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, s’est félicitée du dernier remaniement ministériel opéré par le président Abdelaziz Bouteflika. «Nous considérons que le remaniement ministériel comme la première étape d’une victoire», a en effet déclaré hier à Alger, la représentante du Parti des travailleurs tout en enchaînant : «Nombre de citoyens et de citoyennes ont crié avec nous victoire et apprécient la décision prise par le président Bouteflika, qui en vertu du régime présidentiel du pays, a procédé à un remaniement ministériel partiel », a-t-elle poursuivi expliquant que cet acte rend compte de la volonté politique des pouvoirs publics de moraliser la vie publique et de persévérer dans la lutte contre la corruption et la mauvaise gestion des deniers publics. D’autres étapes restent à parcourir selon la secrétaire générale du PT pour qui le président de la République a, par ce geste, envoyé des messages forts à la société, y compris à la classe politique. En effet, Louisa Hanoune a affirmé que ce remaniement devait en principe intervenir dès le mois de janvier passé et il est de notoriété publique qu’elle avait longtemps souhaité la formation d’un nouveau gouvernement et ce, selon elle, afin de faire face aux défis qui s’imposent actuellement à l’Algérie. Notamment en raison de la situation géo-politique internationale. Cependant et expressément, Louisa Hanoune a dit regretter le départ de Youcef Yousfi de la tête du ministère de l’Énergie. Tout comme elle a critiqué la décision du président Bouteflika de charger Abdelkader Messahel, en plus de la gestion des relations maghrébines et africaines, de la mission de «la Coopération internationale».
Elle a expliqué qu’il y a risque de voir s’installer une bipolarisation autour d’une seule et même mission entre Ramtane Lamamra et Abdelkader Messahel. En un mot comme en dix, Louisa Hanoune a affirmé que c’est au bureau politique d’adopter une déclaration finale sur le remaniement mais de prime abord, la décision du président Bouteflika était une victoire qui permet au peuple de renouer avec l’espoir. Sur un autre registre et évoquant le bras de fer qui l’oppose à la désormais ex-ministre de la Culture Nadia Labidi, Louisa Hanoune a annoncé s’être départie de son immunité parlementaire. En ce sens, elle a révélé avoir saisi officiellement le président de l’APN, l’informant de cette décision. «J’ai également saisi par une correspondance officielle le ministère de la Justice pour accomplir les démarches réglementaires. Ce ne sera pas mon procès mais l’accusation de la ministre de la Culture », a-t-elle tranché. Sur sa lancée Louisa Hanoune a rappelé les propos du ministre de la Justice, Tayeb Louh au sujet de l’autosaisine. Sur ce sujet, elle a longuement disserté en soulignant qu’elle ne fait état des scandales qui secouent le pays qu’avec des preuves à l’appui. C’est en ce sens que citant l’affaire Khalifa, elle a mis un point d’honneur à signaler que même Abdelhamid Temmar, l’ex-ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement doit également être appelé à la barre. Sur le même sujet, elle a pris farouchement la défense de l’ex-PDG de Saidal, Ali Aoun qui a, a-t-elle insisté, défendu la préservation du groupe pharmaceutique. Ce sont Abdelhamid Temmar et ses semblables qui doivent être poursuivis en justice maintenant et non pas dans une dizaine d’années, a-t-elle martelé à plusieurs reprises.
D’autres révélations intéressant l’opinion publique doivent amener le parquet général à s’autosaisir, a-t-elle ajouté. À propos de la révision de la Constitution, Louisa Hanoune responsabilise la plus haute hiérarchie de l’État, expliquant que maintenant que les consultations aient concerné partis politiques et personnalités nationales, la mouture des amendements proposés doit faire l’objet d’un large débat national et c’est au président de la République de superviser la consécration de cette révision depuis le sommet de l’État. Le bureau politique du Parti des travailleurs s’est réuni hier samedi à Alger en session ordinaire. Parmi les points inscrits à l’ordre du jour, figurait l’adoption de la position finale du parti à l’égard du remaniement ministériel, un débat au sujet du projet de loi portant sur le secteur de la santé et proposé par Abdelmalek Boudiaf. Les préparatifs entrant dans le cadre de la réunion du Comité central du parti figuraient également parmi les points abordés.
Mohamed Djamel