Le président français effectue, à partir d’aujourd’hui une visite officielle de trois jours en Algérie, au cours de laquelle des dossiers de première importance, dans les relations des deux pays, seront abordés. Macron, qui a exprimé sa volonté d’imprimer une nouvelle dynamique aux relations entre Alger et Paris et surtout d’ouvrir une nouvelle page dans la coopération entre les deux pays, n’aura pas une large marge de manœuvre.
En effet, il doit composer avec la volonté des responsables algériens qui entendent défendre bec et ongles les intérêts suprêmes du pays et traiter d’égal à égal avec l’ancienne puissance coloniale et la classe politique française marquée ces derniers mois par l’irruption sur la scène de l’extrême droite incarnée par le couple Le Pen- Zemmour.
Macron espère ainsi placer cette visite dans la perspective d’ouvrir une nouvelle page avec l’Algérie qui s’impose comme un interlocuteur fiable, sûr et sincère dans la région. C’est ainsi que les axes porteurs de sa visite seront les start-up, l’innovation, la jeunesse et des relations apaisées avec l’Algérie, seront les objectifs de cette visite qui se veut une occasion pour refonder durablement les relations avec l’Algérie, abîmées par des mois de brouille mémorielle. La France continue de souffler le chaud et le froid dans sa volonté de repentir. Au-delà de la reconnaissance du meurtre de Maurice Audin, par le président Macron, la France officielle continue de nier les crimes commis en Algérie durant sa présence coloniale.
Outre la mémoire de la colonisation, un sujet que la France officielle doit assumer, cette visite de trois jours, présente des enjeux économiques entre les deux pays – la France n’ayant plus que 10% des parts de marché en Algérie. Le gaz ne sera pourtant pas au centre des discussions, a assuré Paris, même si les Européens, pressés de réduire leur dépendance aux approvisionnements russes dans le contexte de guerre en Ukraine, se tournent de plus en plus vers l’Algérie. Il faut savoir dans ce contexte que des économistes français ont proposé au gouvernement de se tourner vers l’Algérie pour réduire l’impact de la crise de gaz qui se profile pour l’hiver prochain.
Le programme de la visite prévoit également des discussions sur la réduction de 50% du nombre de visas Schengen accordés par Paris aux Algériens, sur fond de contentieux concernant la réadmission de ressortissants algériens jugés indésirables en France. Toutefois, Paris annonce qu’il respectera « la souveraineté » algérienne sur cette question : Cela dit, Alger entend traiter ces questions de fond avec Paris et défendre ses intérêts, elle qui détient aujourd’hui des atouts qui lui permettent d’imposer des règles du jeu et surtout de s’imposer comme partenaire incontournable dans la région du sud de la Méditerranée.
Slimane B.