L’État procédera bientôt à la compensation des importateurs de café pour la différence entre les prix actuels sur le marché mondial et ceux pratiqués habituellement, dans le but de réguler les prix de ce produit de large consommation en Algérie.
C’est ce qu’a annoncé, jeudi, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, dans une déclaration à la presse en marge d’une cérémonie de remise de diplômes aux étudiants du Centre de formation relevant de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI). Zitouni a affirmé que « les prix du café ont connu une hausse vertigineuse au niveau mondial, passant de 2 USD à 7 USD/kg en raison des perturbations climatiques, de la spéculation et des tensions géopolitiques, ajoutant que bien qu’il ne s’agisse pas d’un produit de première nécessité, le café reste un produit de large consommation et doit être à la portée des Algériens, conformément aux instructions du président de la République ». Le ministre a assuré les importateurs de café destiné à la vente en l’état ou dans le cadre de la transformation et de la fabrication, que «les services du ministère ont mené une enquête approfondie pour recenser toutes les quantités de café importées et compenseront chaque opérateur, une fois le décret y afférent sera publié dans les prochaines heures ». Ce décret fixera le prix de ce produit, en ce sens que le prix définitif sera le même au niveau national, indépendamment du prix de l’importation par les opérateurs, a précisé Zitouni, ajoutant que cette compensation sera «temporaire» en attendant le retour à la normale des prix sur les marchés mondiaux.
Destockage de 11 tonnes de poulet pour faire baisser les prix
Concernant, d’autre part, les prix des viandes blanches, le ministre a affirmé que 11 tonnes de poulet seront déstockés sur le marché national pour arriver progressivement à 14.000 boucheries réparties sur tout le pays, et ce afin de réduire leur prix à 295 dinars/kg. Zitouni a attribué la hausse des prix du poulet «de 350 DA/Kg à plus de 500 DA dans certains marchés» aux spéculateurs qui «tentent de se constituer en bandes pour contrôler les prix», assurant que ses services «poursuivront tous les spéculateurs identifiés». Au sujet de la légère baisse des exportations hors-hydrocarbures en 2023, tel que mentionné dans le rapport annuel de la Banque d’Algérie, le ministre a précisé qu’il s’agit d’une baisse en valeur et non en quantité, car beaucoup de marchandises exportées par l’Algérie ont vu leur prix stabilisés l’année dernière, après leur hausse suite à la pandémie de la Covid-19, pour ne citer que les phosphates et les engrais. Le ministre a rassuré que le volume des exportations algériennes a connu une courbe ascendante en dépit de la baisse des prix de certains produits exportés et que cette cadence s’accélérera dans les prochaines années.
Ania N.