«L’Algérie est un partenaire incontournable et de premier ordre et un élément clé dans toute solution à la crise malienne », a indiqué en substance Mme Anne Claire Legendre, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Dans une déclaration à la chaîne de télévision « TV 5 Monde », elle a indiqué que la France a repris sa coopération avec l’Algérie dans tous les domaines et que Paris est aujourd’hui plus que déterminée à collaborer avec l’Algérie qu’elle considère comme un partenaire essentiel dans le règlement de la crise malienne, soulignant dans ce contexte que les accords d’Alger constituent un élément fédérateur important pour la paix et la sécurité du Mali.
Cette déclaration intervient alors que le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé mercredi dernier, à l’occasion de sa rencontre avec les représentants des médias, que les relations avec la France ont connu un dégel et sont aujourd’hui plus apaisées et que la volonté de collaboration entre les deux pays, dans le respect mutuel est aujourd’hui présente. L’Algérie avait, au lendemain des déclarations du président français Emmanuel Macron, au mois d’octobre, rappelé son ambassadeur à Paris. Les tensions entre les deux pays avaient atteint leur paroxysme quand l’Algérie avait interdit les avions français de survoler son espace aérien. La France avait par la suite dépêché son ministre des Affaires étrangères Jean- Yves Le Drian, pour désamorcer la crise et relancer la coopération entre les deux pays.
Le chef de l’État avait souligné que les relations entre Alger et Paris doivent s’inscrire dans le cadre du respect mutuel tout en précisant qu’il ne pouvait pas en dire plus par souci de ne pas influencer sur le processus électoral en France qui s’apprête à organiser une élection présidentielle en avril prochain. « De manière générale, les choses se sont tassées », a-t-il indiqué tout en rappelant les résultats très positifs ayant couronné la récente réunion tenue à Alger entre une délégation française conduite par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères français avec une délégation conduite également par le SG du MAE algérien. Plus explicite le président Tebboune avait indiqué que les choses commençaient à prendre une autre direction, évoquant, au passage le « geste » de Macron qui a rendu hommage aux victimes des manifestations pour la paix et contre l’OAS en Algérie, le 8 février 1962, réprimées dans le sang à la station de métro Charonne à Paris, par le préfet de police, Maurice Papon. La déclaration de Mme Legendre intervient également dans un contexte de pré-élection française qui coïncide alors que les troupes françaises ont commencé leur redéploiement en vue de leur retrait du Mali dans un délai de six mois. En pleine brouille avec Bamako, Paris, a besoin de l’Algérie, un partenaire incontournable pour lui permettre de s’extirper du bourbier malien. « La France a besoin de son partenaire l’Algérie pour la coopération et la concertation pour trouver une issue à la crise malienne qui risque de connaitre des tensions après le désengagement des troupes de la force Barkhane et des autres contingents européens déployés notamment dans le nord du Mali. Paris reconnait enfin le poids de l’Algérie, une véritable puissance dans la région. Elle lui reconnait également sa capacité à user de tout son poids pour peser dans le processus de règlement de la crise malienne et lui reconnait également un rôle important qu’elle pourrait jouer pour la paix et la sécurité de toute la région du Sahel.
Slimane B.