Une fois de plus, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a pu bénéficier du soutien du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, quant à son programme d’élaboration de nouveaux manuels scolaires.
Le chef de l’Exécutif a, pour la énième fois, réfuté toute accusation de faire recours à des experts étrangers dans l’élaboration des manuels, en affirmant que la réforme n’a, en aucun cas, affecté les valeurs et constantes de l’identité nationale. S’exprimant, avant-hier, à l’APN, en réponse à une question orale d’un député relative aux erreurs relevées dans certains nouveaux manuels scolaires, le Premier ministre, par la voix de la ministre des Relations avec le Parlement, Ghania Eddalia, a assuré que la politique de réforme engagée dans le secteur de l’éducation a pour but «l’amélioration de la qualité de l’enseignement et par ricochet d’élever le niveau pédagogique des élèves des différents paliers». C’est la seconde fois, que le Premier ministre est appelé à s’exprimer à ce sujet, après les graves accusations portant «atteinte à l’identité nationale», émanant du courant des islamistes et dont a fait objet la ministre de l’Éducation nationale.
En l’espace de quatre mois à peine, le chef de l’Exécutif vient encore une fois épauler la première responsable du département de l’Éducation. Ainsi, contrairement aux rumeurs et aux campagnes hostiles menées par certaines parties, le Premier ministre a assuré que les réformes ne sont nullement de nature à porter atteinte à l’identité nationale ni à ses constances et valeurs républicaines. Allusion aux détracteurs de Benghebrit, Sellal est revenu sur les erreurs enregistrées sur les manuels scolaires de deuxième génération, en rappelant que cette démarche nationale était mise en place dans « la transparence » et dans un « cadre de concertation » associant toutes les parties concernées. D’ailleurs, il a rappelé que cette question a fait l’objet d’un débat et d’une concertation au niveau de la commission de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur de l’APN, à la faveur de séances d’audition ou des journées parlementaires organisées à l’effet d’informer les députés de ce qui a été entrepris. Entre autres, le chef de l’Exécutif a certifié que les livres scolaires ont été élaborés sur la base des programmes arrêtés sous le contrôle de la Commission nationale des programmes qui a adopté des références et des sources nationales à l’instar de la loi d’orientation de l’éducation nationale de 2008 et la référence globale des programmes, adaptée à cette loi, dans sa version élaborée par la dite commission et publiée en 2009 en plus du guide méthodologique de la conception des programmes publié également en 2009.
Plus loin, Sellal a rappelé que les deux conférences nationales de 2014 et 2015 ont mis en avant la nécessité « d’actualiser les manuels scolaires publiés de 2003 à 2007 ». Précisant que ces nouveaux livres « ont été soumis à l’évaluation d’une commission mise en place au niveau de l’Institut national de recherche en éducation ». Cette commission a procédé, a ajouté le Premier ministre, à « la mise en place d’une grille d’évaluation des manuels comportant des normes pédagogiques ainsi que des normes sociales et culturelles, notamment la conformité du contenu de ces manuels aux valeurs nationales, religieuses et mondiales contenues dans la loi d’orientation relative à l’éducation nationale », affirmant par la même occasion que « la particularité de la société algérienne est un critère important dans l’évaluation de ces nouveaux manuels ».
D’autre part, le Premier ministre a estimé que « les fautes enregistrées dans leur contenu étaient des fautes d’impression » indiquant que « toutes les mesures nécessaires ont été prises pour leur prise en charge immédiate et leur correction par les services concernés ».
Il convient de signaler que la ministre a été au cœur de plusieurs polémiques suscitées par les partis islamistes parmi ceux qui siègent au sein de l’Assemblée nationale.
Et, lesquels, s’obstinent à placer l’Ecole à contre courant du renouveau et du progrès en lui préférant l’enfermement et le repli sur soi. Ce qui a poussé le Premier ministre à défendre, bec et ongles, les réformes de Nouria Benghebrit qui, faut le dire, a du mal à suivre sa feuille de route devant les multiples malaises prévalant à l’intérieur du secteur.
Lamia Boufassa