La société civile a fait ses premières preuves sur le terrain aussitôt la pandémie de coronavirus est apparue en Algérie. Aujourd’hui encore, et en pleine campagne référendaire, elle prend ses responsabilités devant un rendez-vous crucial pour la nouvelle Algérie.
La gageure pour le rendez-vous du 1er novembre n’est pas dans le choix exprimé par l’électorat mais dans une participation massive au scrutin. Si les partis politiques, chacun selon ses convictions, ses principes et les rapports de force dans ses rangs tentent de gagner l’adhésion des masses à leurs idées, les associations de la société civile font campagne pour une participation qui romprait avec les taux d’abstention enregistrés lors de précédents rendez-vous électoraux. « On fait campagne pour appuyer les citoyens à adhérer à la dynamique de changement qui ne pourrait être mise en branle que par une participation massive au scrutin », affirme le représentant d’une association engagée dans le domaine environnemental.
Ces associations, partant du principe que l’Algérie nouvelle ne pourra se construire que par l’expression de la volonté populaire à travers la voie du scrutin, ces associations tentent de faire campagne en rangs serrés. Les divergences politiques sont remisées au placard le temps de cette campagne pour gagner le défi d’une large participation au scrutin du 1er novembre. «Allez voter, faites votre choix et laissez l’urne s’exprimer» Voici le mot d’ordre qui guide l’action de ces associations dont plusieurs affirment qu’elles ne veulent plus laisser le terrain aux politiques qui avaient cautionné les errements du système de la « Issaba. » « En m’impliquant dans cette campagne, c’est l’expression de la démocratie participative que je veux concrétiser. Je veux appeler à une participation massive pour faire entendre la voix des sans voix, ceux qui ont été brimés et qui ont vu leur volonté spoliée à la faveur des rendez-vous électoraux organisés par la Issaba, et marqués par le bourrage des urnes et les faux procès-verbaux de dépouillement des bulletins. Participer massivement à ce rendez-vous, c’est une expression des marcheurs du Hirak qui ont appelé de tous leurs vœux au changement », affirme un membre d’une association à caractère culturel.
Le défi que se sont fixés les associations, notamment celles qui ont vu le jour après le 12 décembre et qui ne sont pas cataloguées satellite des partis de l’ex-alliance présidentielle, est une large participation. Voter en masse pour approuver la révision de la Constitution ou pour la rejeter importe peu quand on se détourne de l’urne et qu’on reste sourd à la volonté de changement exprimée par la lame de fond qui a démantelé les fondements de l’ancien. « Participer massivement c’est rester fidèle aux revendications du Hirak qui aspire à un changement pacifique, serein et en totale rupture avec les pratiques du passé », indique un autre représentant d’une association.
Slimane Ben