Encore faut-il qu’il confirme les rendez-vous convenus, le fait que le président de la République soit sollicité par des leaders de ce monde sous-tend un agenda externe intense.
Une semaine après sa réélection à la tête de l’Etat, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, continue à recevoir les messages de félicitation de ses homologues étrangers. Le flux du courrier entrant qui arrive au palais d’El Mouradia n’a pas débranché et le téléphone de son Locataire n’a cessé de sonner. Mais, ces messages de félicitation vont au de-là de la sympathie et du respect que vouent les hommes d’Etat étrangers au président algérien. Autrement dit, ces missives ne peuvent pas seulement paraitre de simples pratiques diplomatiques d’usage qui régissent les relations bilatérales. Bien plus, elles sous-tendent la volonté des partenaires de l’Algérie d’aller plus loin dans la coopération bilatérale. D’ailleurs, les Présidents, les Rois et les Emirs qui ont joint le chef d’Etat algérien à l’occasion de sa reconduction à la Magistrature suprême de la république ne le cachent pas. Ils ont tous, ou presque, passé outre pour aborder les perspectives des partenariats liant les deux parties.
Ainsi, à travers une lecture entre les lignes de tous ces messages parvenus de la Chine, de l’Egypte, du Japon, de l’Iran, de l’Azerbaïdjan, de la Biélorussie ou encore de nos voisins Nigériens, pour ne citer que les derniers en date, les chefs d’Etat ont montré leur volonté de coopérer davantage avec le président algérien sur les plans bilatéral et multilatéral. A commencer par le président chinois, Xi Jinping, qui n’a pas caché son satisfécit de voir Abdelmadjid Tebboune reconduit à la tête de l’Algérie. D’ailleurs, il a souligné dans son message la collaboration entre les deux dirigeants, allusion à la visite du président algérien de juillet 2023 à Pékin et qui été couronnée par la signature de 19 accords bilatéraux. Avec l’« Empire du Milieu », l’Algérie célèbre cette année le 10e anniversaire du partenariat stratégique global. Ce qui n’est pas rien et l’événement n’a pas échappé à Xi Jinping qui voudrait le marquer. Avec Tebboune ? Pourquoi pas ! Le message du président chinois nous rappelle celui émanant du chef d’Etat de la Russie, Vladimir Poutine qui a relancé avec le président Tebboune le partenariat stratégique approfondi signé en juin 2023 entre les deux parties.
Le président de la République a été, également, sollicité, ce jeudi, par son homologue égyptien Abdel Fattah Al-Sissi qui voudrait le rencontrer prochainement. Dans un message de félicitation, et après avoir fait un tour d’horizon des questions bilatérales et internationales d’intérêt commun, les deux Présidents sont convenus d’une prochaine rencontre. A rappeler, en ce sens, qu’auparavant, c’est le président des Emirats arabes unis, en la personne de Mohammed ben Zayed Al Nahyane, qui s’est mis d’accord avec Tebboune à l’effet de se rencontrer dans un proche avenir. Le chef d’Etat des EAU a insisté auprès du président de la République comme peut en témoigner son message suivi d’un appel téléphonique. Bien qu’aucune échéance en bonne et due forme ne soit avancée, on pense à la prochaine semaine de débat de la 79e AG de l’ONU (du 24 jusqu’au 30 septembre 2024). Mais, Encore faut-il que le président Tebboune participe à l’événement de New York, et, partant, confirmer les rendez-vous convenus. La question reste posée. Ce qui est sûr, c’est que l’Algérie a un agenda chargé au niveau de l’ONU. Au moins deux dossiers. Le Premier a trait à la cause palestinienne dont notamment l’octroi du statut de membre à part entière de l’Etat de la Palestine à l’ONU. Le deuxième concerne la réforme du Conseil de sécurité à travers l’octroi d’au moins deux sièges de membres permanents au continent africain.
Dans ce flux de félicitations, on ne peut ne pas évoquer le cas du président français Emmanuel Macron qui, après un message écrit, a dépêché, mercredi, son envoyée spéciale et conseillère auprès du président Tebboune. Mais, la grande interrogation reste de savoir si la réélection d’Abdelmadjid Tebboune changerait quelque chose aux tensions entre les deux pays, sachant que la France ne semble pas du tout vouloir se défaire de son passé colonial, comme elle nous l’a fait savoir à travers la reconnaissance de la prétendue marocanité du Sahara occidental.
Farid Guellil