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RÉDUITS AU SILENCE PAR LA FORCE DES ÉVÈNEMENTS : Sorties timides des ex-alliés de Bouteflika

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Des défenseurs acharnés du cinquième mandat et du président démissionnaire, Abdelaziz Bouteflika, avant le 22 février, les premiers à acclamer toute initiative émanant du pouvoir, dont ils sont partenaires, Les RND, ANR et MPA ont réagi par communiqués au discours du chef de l’État Bensalah.

Ces partis de la désormais ex-alliance présidentielle espèrent à tout prix rester sur l’échiquier politique national, aussi timidement soient-elles leurs sorties publiques. Quelle reconfiguration pour le paysage politique pour la période post-mouvement populaire du 22 février ? C’est la question qui taraude l’imaginaire politique national. En effet, comme pour les autres formations politiques, les FLN, RND, MPA et ANR n’y sont pas du reste. Ces formations, dites de « l’allégeance », se réclament, même aujourd’hui, d’être parmi le Hirak et disent représenter au mieux ses revendications ! Il faut dire qu’en termes de pragmatisme et d’opportunisme, l’enjeu est de taille : ces partis, jadis les premières forces politiques et de véritables machines à gagner les élections, voient aujourd’hui leurs poids se rétrécir et espèrent rejoindre le « Hirak » dans l’unique but de s’assurer une survie politique. Les réactions de ces formations politiques aux derniers discours du chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, et ceux du chef de l’Etat-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, illustrent le mieux ce constat.

RND : «S’asseoir autour d’une même table»
Le Rassemblement national démocratique (RND), qui fait face depuis peu à des divergences et une vague de contestation contre son SG, a salué, « l’appel du chef de l’Etat à la classe politique, société civile et personnalités nationales » afin de « rejoindre un dialogue national sérieux » de sorte à assurer « les conditions adéquates pour la tenue d’élections présidentielles transparentes ». « Effectivement, le peuple a exprimé sa volonté légitime pour le changement. Il est temps d’appliquer l’article 8 de la Constitution à travers l’élection d’un président de la République qui devrait concrétiser ce changement ainsi que les réformes espérées», a écrit le parti de l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, dans un communiqué. D’après lui, «l’Algérie, aujourd’hui, sollicite tous les nationalistes afin de s’asseoir auteur d’une même table et d’aller ensemble vers des élections présidentielles le plus tôt possible, afin de garantir la stabilité politique, économique et sociale de notre pays ».

L’ANR : «Commencer le possible pour atteindre le réalisable»
L’Alliance nationale républicaine (ANR) avance aussi sur le même terrain, quoi- que la déception de voir l’élection présidentielle du 4 juillet annulée lui ait joué de mauvais tours.
« L’ANR a accueilli avec satisfaction le contenu du discours du chef de l’État, adressé à la Nation, en particulier l’appel à un dialogue national et sans exclusion afin de réunir les meilleures conditions pour la tenue des élections présidentielles dans les plus proches délais», a affirmé le parti de Belkacem Sahli, vendredi dernier, via un communiqué. La feuille de route de Bensalah fait en outre écho à la position exprimée depuis longtemps par l’ANR, a-t-il souligné : « C’est un appel [celui de Bensalah] qui correspond à la position constante exprimée par le parti depuis le début de la crise politique dans le pays, en considérant que le dialogue inclusif et responsable comme seul moyen pour surmonter les complexités de la situation, dans le cadre d’une solution constitutionnelle et électorale ». L’ANR insiste ainsi sur « la nécessité de privilégier les intérêts suprêmes de la nation aux intérêts partisans étroits et personnels, et de s’engager, sans perdre de temps, dans un dialogue responsable, constructif et réaliste, qui exige de chacun de nous d’assumer cette responsabilité historique en cette conjoncture cruciale et délicate que traverse le pays ». Selon l’ANR, « Le dialogue réaliste doit commencer de ce qui est possible pour atteindre ce qui est réalisable et non pas ce qui doit être réalisé. Un dialogue constructif doit mener le pays vers les solutions dont il a besoin par le biais de concessions mutuelles dans l’intérêt de la patrie et non pas l’intérêt d’une partie seulement ou de l’autre ».

Le MPA prêt à «apporter sa contribution pour la réussite du dialogue»
Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, lui aussi, veut monter la vague, en marquant, à travers un communiqué de son parti, son adhésion à l’appel au dialogue adressé par Bensalah. «Le MPA confirme sa disposition à apporter sa contribution pour la réussite de ce dialogue lancé par l’État algérien. Notre position est une position de principe car nous sommes convaincus que la crise que vit actuellement notre pays trouvera sa solution dans une large et franche concertation entre les différents partenaires », a souligné le MPA. Il a ajouté : « Ce dialogue débouchera sur l’élection présidentielle qui est la solution politique et démocratique qui permettra l’élection du nouveau président de la République qui aura la crédibilité et la légitimité nécessaires afin de conduire l’ensemble des réformes revendiquées par le peuple ». « Ce retour aux urnes, dans les meilleurs délais possibles, devra être précédé par la mise en place d’une instance électorale indépendante qui aura pour mission de garantir la transparence et la liberté du prochain scrutin», explique le parti de Benyounès.
Hamid Mecheri

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