Jean-Yves Le Drian, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, en visite de travail à Alger a été longuement reçu par le président Abdelmadjid Tebboune.
L’entretien a été l’occasion de passer en revue les voies et moyens de renforcer les relations de coopération bilatérale et de fixer l’agenda des différents mécanismes de coopération, en particulier le Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN), dont la réunion est prévue avant la fin de l’année en cours, a indiqué la présidence de la République.
L’entretien a été également une opportunité pour poursuivre la « concertation et l’échange de vues » entre les deux pays sur les différentes questions régionales et internationales d’intérêt commun, notamment la crise libyenne et la situation dans le Sahel, précise-t-on de même source. Au terme de cette audience, Jean -Yves le Drian a indiqué, que sa visite de travail marque « la solidité des liens d’amitié » entre l’Algérie et la France. Il a estimé que « les deux pays ont besoin l’un de l’autre ». « Nos deux pays ont besoin l’un de l’autre et notre concertation demeure essentielle sur des questions d’intérêt commun », a ajouté M. Le Drian.
«Le président Tebboune a affiché ses intentions de réformes des institutions »
« Je suis venu à Alger pour marquer la solidité des liens d’amitié entre nos deux pays. Pour la France, l’Algérie est un partenaire de premier plan en raison des liens humains multiples qui nous unissent par-delà la Méditerranée », a-t-il dit, ajoutant que « notre relation est riche et multiple, notamment en matière d’échanges humains, éducatifs, scientifiques, la coopération économique et les enjeux sécuritaires ainsi que les questions régionales ». Rappelant qu’il effectue sa troisième visite en Algérie cette année, le chef de la diplomatie française s’est dit « heureux » de constater que la relation bilatérale connaît « un nouvel élan ». Évoquant le référendum sur la révision de la Constitution, pour lequel les Algériens se rendront aux urnes le 1er novembre, Le Drian a indiqué que « la France souhaite succès et prospérité à ce pays ami dans le plein respect de sa souveraineté ». « L’Algérie est à la veille d’une étape importante qui va amener le peuple algérien à se prononcer le 1er novembre sur le projet de révision de la Constitution », a-t-il ajouté, relevant que le président Tebboune a affiché « ses intentions de réformes des institutions pour renforcer la gouvernance, l’équilibre des pouvoirs et les libertés ». « Il appartient aux Algériens et à eux seuls de traduire les aspirations qui se sont exprimées avec civisme et dignité en une vision politique aves des institutions aptes à la concrétiser », a-t-il dit.
« L’Algérie partenaire incontournable de la France »
À propos des enjeux économiques dans la coopération bilatérale, M. Le Drian a indiqué que « les entreprises françaises implantées en Algérie sont nombreuses et contribuent au dynamisme de l’économie et à la création d’emploi », saluant aussi les réformes initiées par le président Tebboune afin de « diversifier l’économie algérienne, d’assouplir les procédures et d’accompagner les entreprises innovantes ». Le chef de la diplomatie française a aussi évoqué les crises régionales, au centre de sa visite de travail et affirmé que « l’Algérie est un partenaire incontournable pour la France ». Pour le MAE français l’Algérie est une « puissance d’équilibre qui privilégie le règlement politique des conflits dans un cadre multilatéral ». Sur la crise libyenne, il a indiqué que « la France considère, comme l’Algérie, qu’il n’y a pas de solution militaire et soutient le dialogue politique entre toutes les parties libyennes sous l’égide des Nations unies ». « Le rôle des pays voisins, en particulier l’Algérie, est essentiel car ils sont les premiers concernés par les risques que fait peser cette crise et peuvent jouer un rôle stabilisateur auprès des acteurs libyens, à l’inverse des ingérences des puissances extérieures », a-t-il précisé. Pour ce qui est de la situation au Mali, M. Le Drian a indiqué que « la France a salué, comme l’Algérie, la mise en place d’une transition, laquelle doit conduire vers des élections ouvertes, libres et transparentes et au rétablissement de l’ordre constitutionnel ». « Nous appelons, comme l’Algérie, à l’application de l’Accord de paix d’Alger », a-t-il soutenu, affirmant que « l’Algérie a une voix qui compte en Afrique et en Méditerranée ». M. Le Drian a également indiqué avoir évoqué avec le président Tebboune, « les propositions » du président Macron pour faire face au « séparatisme » sur le territoire français », affirmant qu’il y a le refus de l’amalgame entre l’islam et l’idéologie de l’islamisme radical. « Il s’agit d’une préoccupation que nous partageons avec les autorités algériennes », a-t-il dit. M. Le Drian a indiqué aussi avoir abordé avec le président Tebboune, la pandémie du Covid-19 qu’il a qualifiée de « dure épreuve » pour les deux pays. « Je tiens à saluer la détermination des autorités algériennes et de tous les Algériens et je me réjouis que la mobilité des étudiants algériens ait été traitée en priorité par nos consuls généraux afin de permettre à des milliers d’entre eux de rejoindre les universités françaises », a-t-il dit. Il a estimé que cette crise sanitaire doit inciter les deux pays à agir dans un « esprit de solidarité », faisant savoir dans ce cadre que la France a décidé de faire don à la Protection civile algérienne d’un poste médical avancé dont la structure a été livrée récemment au port d‘Alger.
Mokhtar Bendib