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Recrutements en trompe l’œil

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De prime abord, on aurait pu penser à une très bonne nouvelle. Des organismes aussi importants que la SONATRACH et Air Algérie ont décidé, cette semaine, de recruter. Jusque-là rien d’extraordinaire. Sauf que ces organismes l’ont fait savoir par publication dans la presse nationale. Là on commence à sortir de l’ordinaire. La troisième remarque est qu’il est exigé aux postulants de se renseigner et d’adresser leurs candidatures via Internet. À ce niveau, ce n’est pas à vrai dire extraordinaire mais presque, car ce n’est nullement le procédé habituel de recrutements de ces organismes. Si pour Air Algérie, le procédé a déjà été utilisé en mai dernier, il n’en demeure pas moins vrai que les recrutements de cet organisme se faisaient auparavant d’une toute autre manière. De mémoire d’Algériens, les recrutements des hôtesses et stewards de notre compagnie nationale se sont toujours fait, par le passé, en catimini. C’étaient des postes réservés pour le fils de « flen » et la fille de « felten ». Pour la SONATRACH qui compte, avec ses filiales, un effectif de 120.000 personnes dont un grand nombre de postes sont hautement techniques, il est difficile de penser à la pratique du favoritisme. Cependant pour les postes administratifs ou de gardiennage ne nécessitant pas une formation spéciale, les passe-droits étaient de mise. Depuis quelque temps, de nouvelles instructions obligent que les recrutements doivent être réservés aux jeunes des localités où siègent les unités devant recevoir les nouvelles recrues. Les jeunes des régions du Sud ont grandement bénéficié de ces mesures. Ceci dit, le recours aux technologies nouvelles et autres outils numériques ne suffisent pas à garantir l’impartialité dans la gestion des ressources humaines. Pourquoi ? D’abord parce que le nombre de postes à pourvoir n’est pas mentionné dans les communiqués publiés. Les motivations des postulants ne sont pas les mêmes lorsqu’il s’agit de 10 postes à pourvoir ou de 1000 postes. De plus et bizarrement un délai très court entre 8 et 10 jours est accordé aux dépôts de dossiers qui sont assez « épais ». Plus compliqué est la condition des candidats qui doivent être inscrits préalablement à l’ANEM (agence nationale de l’emploi) exigée par la SONATRACH. Tant qu’à faire pourquoi ne pas confier la procédure, en son temps, à cette agence ? En tout état de cause, cette bonne nouvelle des recrutements est bridée par des conditions qui la rende moins bonne. Car et en définitive, tout se joue à la réception des dossiers, derrière les micros. Là où personne ne peut rien voir. C’est tout l’art d’annihiler, mine de rien, la transparence portée par les nouvelles technologies et la numérisation. Sans risque de nous tromper, ces appels à recrutements via la presse et internet ne sont pas bien conçus. C’est le moins que l’on puisse dire. Ils reprennent d’une main ce qu’ils donnent de l’autre. Ces deux gros recruteurs ont les moyens de mieux faire. Il n’est, donc, pas trop tard pour se reprendre et se corriger. Pour une réelle transparence !
Zouhir Mebarki

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