Au premier jour de la rentrée scolaire de la formation et l’enseignement professionnels, ce dimanche 25 septembre, le taux des apprenants inscrits qui ont répondu à l’appel était de 55%, selon une indiscrétion qui a préféré garder l’anonymat. Mais selon toute vraisemblance, cette information concernait uniquement le centre visité en délégation conduite par le wali. Ce qui nous a poussé à revenir sur ça, ce n’est pas uniquement ce détail qui, s’il s’avère vrai, autorise l’observateur avéré à faire une lecture d’analyse pour comprendre les véritables motifs. Aussi l’administration va certainement puiser de la liste d’attente pour combler le déficit. Certains sont allés à penser que des futurs apprenants portés sur les listes des effectifs de la rentrée auraient été reconduits pour refaire l’année aux collèges ou aux lycées et d’autres aussi ont réussi à des concours d’entrée dans les écoles de la police ou de l’armée. Nous disons tant mieux pour eux si cela est la vraie cause. Cette année, la rentrée prévoie un effectif de 6 184 postulants de formation. Au premier rang vient la formation résidentielle avec 2 500 inscrits, un lot suivi par l’apprentissage avec 1 354 élus et 1 120 autres formant l’effectif de la femme au foyer. Pour ces trois catégories la tendance est en expansion pour la femme au foyer. En une décennie environ le nombre est passé de 50 à 1 120 personnes soit une augmentation de 22 fois. Aux mêmes horizons de référence la courbe des postulants du centre d’internement a grimpé d’une manière sensible. Il y a six ans environ, on comptait 20 prisonniers orientés vers la formation, alors que cette année l’effectif passera à 270 inscrits soit 14 fois de plus. La tendance la plus faible et qui devait occuper une place importante sur l’échiquier est celle des postulants formés à la carte, c’est-à-dire à la demande des employeurs (administrations, services, opérateurs économiques, entreprises…). Un besoin de 125 postes est insignifiant si l’on se réfère aux plans de charges des différents secteurs nécessitant une main-d’œuvre qualifiée spécialisée. Et pourtant le partenariat que l’on veut développer prend en compte ce volet de formation. Il y a quelque part une déficience non pas uniquement en matière de communication, mais aussi et surtout dans le domaine de respects des engagements pris par ces opérateurs qui interviennent en Algérie dans le cadre de partenariat. Cette déficience, on la constate au niveau de la zone industrielle de Tamzourah. Les entreprises étrangères ramènent la main-d’œuvre spécialisée de chez eux au lieu de la former dans le cadre du terme du contrat. Qui sont ces femmes ayant brisé les choses taboues et jeté le voile de la timidité pour finalement décider de reprendre le chemin de l’école professionnelle en vue d’obtenir un diplôme de leur convenance ? Et comment s’en sortent-elles pour arriver à aménager leur emploi du temps ? Notre sondage nous a permis de savoir que les femmes qui ont réussi, sans tarder, dans la réalisation de leur rêve sont celles qui pratiquaient, de génération en génération, des petits métiers du terroir, dans différents domaines d’activités qui leurs sont les siennes telles que la broderie, la couture, la taille, la fabrication des gâteaux, la confection des habits et des robes de luxe, la peinture, la coiffure, la sculpture, la restauration, la décoration, l’esthétique… Souvent il s’agit de femmes âgées de 25 à 40ans, pour la plus part des mariées désirant améliorer le niveau de vie de la famille. Pour celles-là, il ne manquait que l’acquisition du diplôme et les moyens financiers pour mettre leur capital d’expérience en avant sur le marché de l’emploi et de la production. Les dispositifs d’insertion (ANSEJ, CNAC Et ANGEM) étaient d’un grand appui pour l’épanouissement des dites femmes dont plusieurs d’entre elles donnent des cours chez elles ou dans des cabinets privés. Mais il est bon de souligner que certains créneaux de formation à l’apprentissage sont quasiment saturés, notamment ceux cités plus haut. Les débouchés des produits fabriqués ne sont pas toujours les biens appréciés face à une concurrence farouche avec les produits importés. Cette année le secteur a ouvert des filières dans la taille pour dames, l’usinage, aquaculture, dessin en béton, maître tous corps d’État, froid industriel, agents commercial en tourisme, électricité industrielle. On aurait aimé voir les métiers demandés par la zone industrielle de Tamzourah, notamment la mécanique, électronique, l’électrotechnique, la construction des ouvrage, l’automatisme… Et ce qui manque le plus est l’encadrement devant assurer la formation dans les métiers de pointe. Le recours au recrutement des enseignants d’outre-mer est-il une décision qui devait être concrétisée cette année ? Au niveau local, les responsables du secteur ne disent mot. Et leur problème est tout d’abord assurer la formation des apprenants dans les filières déjà existantes.
Boualem Belhadri