On n’en parle pas assez. Pourtant, le recensement général de l’agriculture (RGA) est d’une importance vitale dans la vie d’un pays. Pour une planification plus pointue de nos capacités de productions agricoles. Pour déterminer avec précision leur répartition spatiale. Pour donner une assise fiable à notre sécurité alimentaire. Pour agir avec précision sur notre commerce extérieur. Pour maitriser les prix des produits alimentaires de première nécessité. Et enfin pour disposer de statistiques fiables et permettre une prise de décision motivée. Tout ceci est bien indiqué dans le communiqué publié à l’issue du Conseil des ministres de dimanche dernier. À cette occasion, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune « a enjoint au Gouvernement d’accorder une grande importance au recensement général dans le secteur de l’Agriculture, en ce qu’il représente un mécanisme essentiel pour connaître les capacités nationales et identifier les besoins afin de prendre les bonnes décisions sur la base de données scientifiques exactes » pouvait-on lire sur le communiqué. C’est le 3ème recensement du genre depuis l’Indépendance. Le premier a eu lieu en 1973 et le second en 2001. Cependant, les progrès de la science ont, depuis, évolué à la vitesse grand V. Aujourd’hui, cette opération peut compter sur la numérisation et même sur les moyens qu’offrent nos satellites. À ce titre, le 3ème recensement sera, à n’en pas douter, d’une précision inégalée jusque-là. Il reste que la préparation de ce grand chantier doit être faite avec discernement et efficacité. Dès sa nomination, en novembre dernier, à la tête du secteur de l’Agriculture, Youcef Cherfa (l’homme qui a mis en place en un temps record la procédure de l’allocation chômage décidée par le président Tebboune) a pris le dossier à bras le corps. Il a réuni la commission de préparation par trois fois en moins de deux mois. Il a lancé le 18 février dernier une opération pilote dans 6 wilayas. Le 5 mars, il a présidé une 4ème réunion de la commission pour évaluer les résultats de ce recensement pilote. C’est dire le rythme accéléré qu’il a imprimé à la préparation du 3ème RGA qui doit être lancé incessamment. Il est clair que l’objectif de ce 3ème recensement est de sortir l’État et le gouvernement de l’approximation et de l’improvisation dans toutes les décisions liées à la souveraineté nationale et au bien-être du citoyen. Qu’il s’agisse des cultures stratégiques prévues dans le grand Sud, ou la protection de nos forêts contre les incendies, ou la régulation du marché national, les résultats de ce recensement sont très précieux. On ne répètera jamais assez que la prise de décision dans la gestion des affaires publiques ne peut pas se faire sur la base de sondages ou d’une extrapolation, comme cela se faisait par le passé. Avec ce 3ème RGA, Tebboune veut replacer l’Algérie dans un processus de développement réel. Digne des grandes nations !
Zouhir Mebarki