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Rahabi, à propos de la demande d’adhésion du Maroc à l’UA : «Le Royaume chérifien reconnaît implicitement la Rasd»

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En signant l’acte constitutif de l’Union africaine (UA), ratifié à l’unanimité par le Parlement marocain, Rabat souscrit aux textes et dispositions de l’UA. Notamment, ceux relatifs au respect des frontières héritées de la colonisation.

Ainsi, Rabat reconnaît ses limites géographiques, qui s’arrêtent là où commencent les territoires du Sahara occidental. Ces territoires sont soumis au processus de décolonisation des Nations unies, ONU, comme à l’UA. Laquelle institution africaine compte, parmi ses membres fondateurs, la République arabe sahraouie démocratique, Rasd. En plus, aucun État dans le Monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc au Sahara occidental. Si, pour l’adhésion du Sud Soudan à l’Union africaine, le processus est arrivé à terme au bout de trois semaines, la décision du Maroc et sa demande formulée pour son adhésion à l’Institution Continentale a pris près d’une année, a fait savoir l’ex-ambassadeur d’Algérie en Espagne, Abdelaziz Rahabi, hier à Alger. Pour l’ancien ministre de la Culture et la Communication, l’Union africaine «n’a pas vocation à changer le tracé des frontières des États Membres», soulignant que l’Institution «fait même de principe de l’inviolabilité des frontières existant, au moment de l’accession à l’indépendance, un de ses socles», a précisé Rahabi. Pour ce fin diplomate, il s’agit, a-t-il noté «d’une demande d’adhésion» et non pas, poursuit-il, «une réadmission», considérant que, par cette démarche, Rabat «reconnaît, de fait, la République sahraouie», a-t-il déclaré, en animant une conférence de presse, conjointement avec Ammari Tahar-Eddine, enseignant universitaire, spécialiste du Doit international, à l’Université de Tizi-Ouzou, organisée par le collectif des journalistes algériens de soutien avec le peuple sahraoui (CJASPS ), au siège du Centre d’information de la représentation diplomatique de la Rasd, à Alger. Plus loin dans son intervention, relevant que les textes constitutifs de l’Union africaine, les plus importants, figurent en tête de liste, il citera, entre autres, l’article 4 (b) de l’Acte, lequel stipule que l’UA fonctionne conformément aux principes du Respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance, et ces mêmes principes de l’UA précitées furent réitérés, faut-il le noter, à l’article 4 (f, h, i, k) du Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, de même qu’aux articles 3 (a) et 4 (c) du Pacte de non-agression entre les États membres de l’UA. Législation et statuts de l’Institution continentale définissant les conditions auxquelles le Maroc s’est soumis par sa demande formulée à l’UA et ratifiée par son Parlement. Ce qui est un acquis pour la cause du peuple sahraoui, des États et des peuples d’Afrique, ainsi que ceux à travers le monde, sont solidaires avec le combat sahraoui pour son indépendance. Ainsi, le Maroc est confronté, a relevé le diplomate Rahabi, à la problématique de procédure d’adhésion, mais aussi à la donne fondamentale, relative à la nature de la Question sahraouie, soumise à un processus de décolonisation, à l’ONU, comme à l’UA, devant être réglée, selon le Droit international, par l’expression libre du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination. Quant à cette nouvelle réorientation marocaine, dans sa démarche à adhérer à l’UA, l’ex-ministre n’exclut pas que le Maroc cherche à «profiter» des opportunités qu’offrent les espaces où se tiennent des dialogues entre l’Afrique, des pays et regroupements régionaux, citant Afrique-Asie, Afrique-Chine, à titre d’exemple. Aussi, pour notre interlocuteur, par sa demande d’adhésion à l’UA, Rabat ne cherche-t-elle pas, si elle viendrait à être admise, à manœuvrer pour «déstabiliser» l’UA et la vider de sa substance. De son côté, l’enseignant universitaire, Ammari, mettant en exergue la clarté des textes et statuts constitutifs de l’UA, notamment son article 4 précité, il relèvera par la même occasion que la ratification par le Parlement marocain, de la ratification par le Maroc des documents de l’UA, Rabat, affirme-t-il,
« reconnaît, juridiquement, la République sahraouie». Précisant, par ailleurs, qu’au moment où le Maroc œuvrait pour être admis à l’UA, l’Entité sioniste «œuvrait, de son côté, pour être admise en tant que membre observateur à l’UA». Deux démarches qui, a priori, paraissent «distinctes, mais convergent», a-t-il affirmé, sur fond de la nature fondamentale de leurs systèmes politiques respectifs, «basé sur la colonisation», l’un en Palestine et l’autre au Sahara occidental.

Karima Bennour

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