Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, et son homologue de la Fédération de Russie Serguei Lavrov ont procédé, dans un échange téléphonique, à « un échange de vues sur les principales questions inscrites à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, au cours de la présidence russe de cet organe central des Nations unies, à leur tête la question de la décolonisation du Sahara occidental, et au sujet de laquelle une résolution est attendue avant la fin du mois », a indiqué mardi un communiqué du ministère . L’échange entre M. Attaf et Lavrov s’inscrit dans le cadre des traditions de concertation régulière entre les deux ministres sur les questions internationales et régionales d’intérêt commun, à la lumière du partenariat stratégique étroit unissant les deux pays », a souligné le communiqué du ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines.
Il faut rappeler dans ce cadre que le Conseil de sécurité qui s’apprête à voter, le 30 octobre prochain, une nouvelle résolution concernant le conflit du Sahara occidental qui pourrait prolonger le mandat de la Minurso qui expirera à la même date.
Cet organe de l’Onu a été destinataire lundi d’un rapport du Front Polisario portant une proposition élargie pour le règlement du conflit avec comme ligne directrice le plan d’autodétermination reconnue par le droit international et des négociations directes avec la force occupante le Maroc. C’est là un signe de bonne volonté du Front Polisario qui vient contrer les ruses du Maroc et ses soutiens qui eux continuent de faire la promotion au prétendu plan de large autonomie des territoires sahraouis dans le cadre de supposée souveraineté marocaine. Selon un grand nombre d’observateurs, la proposition sahraouie est un coup de maître sur le plan politique puisqu’elle se présente comme alternative, juste et surtout respectueuse du droit international face aux manœuvres marocaines qui ne sont rien d’autre qu’une manœuvre pour fouler aux pieds un droit consacré par des années de lutte du peuple sahraoui et des résolutions du Conseil de sécurité de l’union africaine. Un communiqué du Front Polisario a indiqué que le président de la République sahraouie (RASD), M. Brahim Ghali, a adressé lundi, une lettre au Secrétaire général des Nations Unies, M. Antonio Guterres, contenant la proposition élargie du Front Polisario intitulée ‘Proposition du Front Polisario pour une solution politique mutuellement acceptable prévoyant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et le rétablissement de la paix et de la stabilité régionales. Cette proposition qui est un signe de bonne volonté s’inscrit dans l’esprit des résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2756 (2024) qui a, une fois de plus, souligné l’importance pour les deux parties de développer leurs positions afin de progresser vers une solution », précise la même source. Elle exprime également la disponibilité du Front Polisario à participer à des négociations directes avec la force occupante, le Maroc, pour parvenir à une solution juste et mutuellement acceptable et qui consacre le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Il faut rappeler que le Maroc et le Front Polisario avaient tenu des séries de réunions directes, torpillées par Rabat. Ces négociations en plusieurs rounds à Manhasset (USA) entre juin 2007 et mars 2008 ont été sabordées par le Maroc qui s’en était retiré quand il s’était agi de discuter des modalités techniques pour définir le corps électoral concerné par le vote d’autodétermination.
Ces discussions avaient comme base légale, la résolution 1754 du Conseil de sécurité de l’ONU et avaient pour but de trouver une solution à la question du Sahara occidental. Malheureusement, le jeu trouble du Maroc et sa mauvaise foi ont poussé à l’arrêt des discussions directes et des négociations. Mais ce que feint d’oublier le Maroc et ses soutiens est que le peuple sahraoui ne cédera jamais sur son droit à disposer de son sort. Malgré toutes les tentatives de dévoyer les débats au Conseil de sécurité pour faire avaliser le supposé plan d’autonomie, cela ne fera pas du Sahara occidental une province du royaume, les sacrifices du peuple de la RASD ne sont pas vains et la légalité internationale finira par triompher.
Slimane B.