À la Martinique, un couvre-feu nocturne a été instauré par le préfet de la Martinique suite aux violences urbaines perpétrées en marge des protestations contre la vie chère et la flambée des prix.
La flambée des prix dans l’île antillaise a suscité une révolte populaire qui a tourné au chaos, avec « au moins trois personnes ayant trouvé la mort tandis que 12 autres blessées, selon une source préfectorale citée par la presse française. Un comparatif des prix entre la Martinique et la métropole a été effectué par les médias locaux, montrant par exemple une hausse de 684% du prix du pain de mie, passé de 1,46 à 11,45 euros, ou de 257% pour un dessert, passé de 2,35 à 8,39 euros. Le Kit Tortilla se vend désormais à 11,65 euros, soit une hausse de 348% par rapport à son ancien prix, le flacon de shampoing coûte 14,43 euros et un pack de six bouteilles d’eau minérale 9,25 euros, contre moins de 3 euros précédemment. Selon la même source, 32 interpellations ont été effectuées, 150 véhicules brûlés et 14 locaux commerciaux incendiés, depuis le 9 octobre, quand les nuits martiniquaises sont devenues agitées, des magasins ayant été incendiés ou pillés, alors que des barrières enflammées ont été installées dans plusieurs communes. À la suite de ces violences, selon la même source « 26 policiers et gendarmes ont été blessés, dont un par balle » et un individu a, par ailleurs, été tué, poursuit-on « par balle dans des circonstances indéterminées. » Ce dernier, retrouvé blessé par les gendarmes qui intervenaient contre le pillage d’un centre commercial, « est décédé à l’hôpital » a annoncé, la préfecture, indiquant qu’ « aucun policier [ni] aucun gendarme n’a fait usage de son arme» durant cette nuit de violences ».
Depuis le début septembre, la mobilisation populaire contre la vie chère et la flambée des prix a été lancée par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), un collectif citoyen qui dans sa mobilisation « exige un alignement sur l’Hexagone des prix des produits alimentaires qui sont 40% plus chers en Martinique ». Les précédentes violences urbaines avaient déjà amené, pour rappel, la préfecture à instaurer un couvre-feu nocturne, sans résultat, face au non traitement des raisons de fond de la situation de colère et contestation des citoyens. Les prix sur place « sont en moyenne 40% plus élevés qu’en France métropolitaine », ce qui révèle l’inégalité non seulement entre citoyens mais les régions françaises.
R. I.